Et après les sept mercenaires du Capital ? [par Jean Lévy]
Jeudi soir, c'était gala au Guignol de la droite... en attendant le vrai spectacle et la vedette !
Alignés comme à la parade, chacun devant son pupitre, les sept mercenaires de la droite offraient au public, installé devant la télé, un spectacle surprenant : tous d'accord pour saigner jusqu'à que mort s'en suive le bon peuple (de droite et du 'centre'), convié à se rendre librement à l'abattoir, les sept guignols en rajoutaient les uns les autres sur les sacrifices à lui faire consentir...
Et il fallait choisir le meilleur comédien !
Le spectacle rappelait ce film des frères Marx d'avant-guerre, « La soupe aux canards » où Grucho, le dictateur, haranguant la foule annonçait lui aussi les mesures les plus impopulaires, acclamées par les futures victimes...
On a beau être revenu de beaucoup de choses, le « seven men show « de la salle Wagram avait un côté surréaliste. A part le sieur Poisson, le comique de la soirée, tous les autres avaient été « sarko-ministres », associés pendant cinq ans à la Sarkobande, ce qui ne les empêchaient pas, les uns et les autres, de se la jouer nouvelle comme l'agneau qui vient de naître : « Moi...Moi...Moi... Je veux diriger la troupe »... Et d'annoncer son futur spectacle plus 'hard' que celui du voisin : plus de 35 heures, la retraite complète à 70 ans, les riches toujours plus riches, un flic, habilité à tirer à vue derrière chaque citoyen, les syndicats mis à la raison, le patron roi qui fait la loi...et ci et ça dès le début du prochain septennat.
En chacun de se présenter plus à droite que son voisin.
A faire de Marine Le Pen et le Front national une force du centre-gauche, matinée de gauchisme... !
Ce spectacle étonne. Comment capter une majorité d'électeurs en leur annonçant que leur vote signifierait une vie toujours plus difficile, des sacrifices nouveaux pour que le veau d'or puisse brouter l'herbe tendre des verts pâturages boursiers ?
On se perd en conjoncture sur le cinéma que nous fait la droite.
C'est le grand méchant loup qui annonce qu'il veut dévorer la grand'mère pour que le petit Chaperon rouge lui ouvre toute grande la porte...
Pourquoi donc tout ce cirque des sept guignols ? Pour lasser les électeurs du spectacle et les amener tout doucement vers « un homme neuf », ni « gauche ni droite » qui pourrait bien les « ubériser » en les baptisant « auto citoyens » ?
Le 5 novembre 2016
Jean Lévy
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