La Confédération Européenne des Syndicats (CES) au service de l’Europe capitaliste
Dans les documents de la CGT, l’affiliation à la CES est simplement notée en l'absence de toute évaluation critique sur l'orientation et l'action de cette organisation. La CES mérite pourtant que l'on porte une appréciation sur son rôle concret. La CES est-elle une organisation syndicale au service de la défense des travailleurs en Europe ou n'est-elle qu'un outil d'intégration du mouvement ouvrier dans l'ensemble impérialiste que constitue l'Union Européenne? C'est de la réponse à cette question, à partir des faits, qu'il convient de juger de la place de la CGT dans cette organisation.
Le sommet social tripartite européen du 19 octobre fournit des éléments d'appréciations. Rappelons que ce sommet social est un lieu de dialogue entre les institutions de l'Union Européenne et des organisations patronales et de la CES. Il est présidé par le Président du conseil européen, le Président de la commission européenne et le chef de l’État membre de l'UE qui préside l'UE. Les organisations patronales sont : Business Europe qui représente les entreprises privées et à laquelle adhère le MEDEF, le Centre Européen des Entreprises à participation publique et l'Union européenne de l'artisanat et des PME. A ce sommet sont intervenus D. Tusk le Président du Conseil Européen et J.C. Junker Président de la Commission Européenne. Le thème de la réunion : « Relever les défis communs de l'Europe : engendrer la croissance, créer des emplois et assurer l'équité » a donné lieu à une déclaration commune entre la CES et les organisations patronales qui sont allées main dans la main à cette réunion. Que dit cette déclaration baptisées : « Déclaration des partenaires sociaux européens » ?
Après avoir fait le constat d'une situation difficile pour la croissance et l'emploi et regretté le Brexit, elle renouvelle son accord de fond avec ce qui fait le fondement capitaliste de l'UE : « respecter les quatre libertés qui lui sont liées : libre circulation des biens, des services, du capital et des personnes » !, plus loin elle marque son accord avec le plan Junker pour l'investissement qui n'est autre qu'un financement public des grandes monopoles capitalistes européens.
Ainsi, la CES en approuvant une telle déclaration commune avec le patronat qui en France et ailleurs en Europe licencie à tour de bras et détruit les conquêtes sociales donne quitus à ce dernier pour son action. Elle se place sans appel du côté des intérêts de classe du patronat et tourne le dos aux intérêts de classe des salariés.
La CES est un partenaire au service exclusif des monopoles capitalistes. La CES n'est pas une organisation syndicale, elle est un outil de collaboration de classe. Elle n'a pas dit un mot pour soutenir les travailleurs français en lutte contre la loi travail, ni pour soutenir les syndicalistes victimes de la répression. Le plus clair de son activité consiste à convaincre les travailleurs des bienfaits de l'Europe et elle est en fait un appendice de la commission européenne chargé d'intégrer les travailleurs dans la stratégie du patronat. Les syndicats comme la CFDT, sont à l'aise dans la CES, la collaboration de classe elles connaissent, elles la pratiquent tous les jours contre les salariés, mais la CGT elle n'a rien à faire dans la CES. Elle doit organiser ses relations en Europe et dans le Monde sur la base des convergences de luttes entre les travailleurs contre leur ennemi commun le capitalisme.
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