Pour la convergence de La France insoumise et du Parti communiste français [Tribune libre]
La direction nationale du PCF admet que ce parti « essuie un véritable échec électoral », qui « pose directement la question du rôle et de l’avenir de notre parti ». L’arrivée de 11 députés PCF, sur la base de la dynamique présidentielle de La France insoumise et d’un ancrage municipal du PCF, ne fait pas illusion. Avec 2,71 % des voix, le PCF fait son plus mauvais score sur une législative depuis 1958.
Le Conseil national entend par conséquent travailler « à l’émergence d’une construction politique, à vocation majoritaire, de l’ensemble de la gauche de transformation sociale », d’ici 2018.
Il appelle « l’ensemble de ses organisations locales et départementales à s’adresser aux millions de femmes et d’hommes de notre pays qui veulent redonner à la gauche tout son sens et qui sont prêt-e-s à réfléchir, débattre et agir » dans la riposte à Emmanuel Macron.
Assez d’aigreurs, de mots doux, de replis ! Jean-Luc Mélenchon a loupé le second tour de peu. Au second tour, il était donné possiblement gagnant. Cette victoire aurait ouvert un espace de luttes inédit, des ruptures progressistes nouvelles, porteuses d’espoir en France, en Europe et dans le monde entier.
La situation est mouvante et rien n’est perdu. Les vieilles barrières explosent. Le macronisme n’est pas si fort que cela. C’est un colosse aux pieds d’argile. La déception populaire sera, à coup sûr, au rendez-vous, tout comme les mobilisations sociales. La question est simple : qui raflera la mise ?
Il faut nous organiser et nous préparer à exercer le pouvoir. La coexistence séparée de La France insoumise et du Parti communiste français n’a pas lieu d’être. Cette concurrence inégale conduirait, à court terme, à une ruine humiliante du PCF, à une groupuscularisation d’un parti qui a tellement apporté à la France (Front populaire, Résistance, Libération etc.). Qui peut souhaiter un tel gâchis ?
Je souhaite qu’une coordination permanente, structurée, entre La FI et le PCF se noue. Un processus de convergence, y compris programmatique, doit être acté, sur la base de l’Avenir en Commun, qui doit pouvoir être à nouveau réexaminé et faire consensus. Ce processus doit se faire calmement, tranquillement. Il doit être conduit par le peuple lui-même, du moins par toutes les personnes intéressées au changement.
Tous ceux qui ont mené la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon doivent pouvoir converger. Cela n’a pas été possible avant les législatives, essentiellement à cause d’enjeux de places et d’enjeux financiers. Le collectif national de La France insoumise doit saisir cette opportunité historique, ouvrir les portes, se démocratiser.
La France insoumise a fait une démonstration éclatante qu’elle constituait le cadre de rassemblement populaire le plus lisible et le plus efficace. Il n’y a pas besoin de réinventer l’eau chaude.
Rassemblons-nous sur l’essentiel, dans le respect de notre diversité, de nos origines, en mettant de côté les reproches et les invectives.
Unissons-nous, travaillons ensemble, construisons cette force majoritaire de conquête de tous les pouvoirs.
Gautier WEINMANN
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