Grève dans l’Éducation Nationale le 12 novembre 2018
La journée de grève du 12 novembre a été lancée sous de curieuses auspices : d'un côté, un appel minimaliste de la FSU, du Sgen-CFDT et de l'UNSA centré sur les seules questions des suppressions de postes ; de l'autre un appel tardif de la CGT, Sud Education et FO de l'autre sans que la mobilisation de la part de ces organisations ne soit très intense localement.
Tout semble en place pour un échec, proximité des élections professionnelles dans la FP oblige tout comme d'ailleurs la frilosité notamment de la FSU pour préparer en engager le rapport de force avec le gouvernement.
Toutefois, la situation catastrophique dans l’Éducation Nationale et la fatigue des collègues face à la situation sont évidentes (le mouvement « pas de vague » en est une illustration) et on peut s'attendre à ce que les personnels s'emparent de la journée pour exprimer leur lassitude et leur colère.
En effet, depuis des années, l'Education Nationale subit l'avancée progressive des contre-réformes déclinant en France des stratégies européennes de l’Éducation pilotées par l’UE :
contre-réforme du collège - contre-réforme du lycée et casse du bac national - « parcoursup » et sélection sociale accrue à l’Université - Loi ORE sur le Supérieur - casse de la voie professionnelle et formation professionnelle livrée au MEDEF - fusion des académies et pilotage régional de l’Éducation - menaces sur les statuts - mise en concurrence des établissements et des agents - pouvoirs accrus aux chefs d'établissement dans le cadre du « new public management » - nouveaux programmes aux fondements réactionnaires - recrutement massif de contractuels à qui sont imposés précarité et bas salaires – enseignement en anglais (et non de l'anglais) tout en fragilisant enseignement du français.… toutes ces attaques font système, mettent directement en cause l'Education nationale et sont le support aux suppressions de postes annoncées.
Pour le Front Syndical de Classe, c'est donc bien la construction d'une riposte globale qui doit être à l'ordre du jour des organisations syndicales de l'Education, faisant le lien avec l'ensemble des régressions (FP, retraites, droit du travail, allocations chômage, sécu...) et leur matrice euro-patronale et s’inscrivant dans la nécessité de construire d'un mouvement social de grande ampleur permettant de mettre le pouvoir sur la défensive, alors que déjà, les luttes des cheminots, des étudiants, des postiers et des électriciens ont fortement affaibli le régime thatchérien de Macron complètement illégitimes pur saper les fondements du système social de notre pays.
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