PCF : fin d’une histoire ou fin d’une dérive ?
Par Francis Arzalier
Le 12 décembre 2018
Depuis un siècle, le Parti Communiste Français, né en 1920 de la rupture radicale avec la Social-démocratie, coupable de collusion avec l’impérialisme guerrier et le colonialisme, avait pour mission en France d’animer de son mieux les luttes de classe, contre le Capitalisme et l’impérialisme, et d’être dans ce but l’avant-garde révolutionnaire de la classe ouvrière et de ses alliés pour l’égalité entre les hommes et entre les peuples.
Il a rempli ce rôle historique avec bonheur à de nombreuses reprises, en 1936 en étant le fer de lance des luttes sociales victorieuses durant le Front Populaire, en organisant la Résistance armée contre les occupants Nazis et leurs alliés Pétainistes de 1940 à 44, en étant l’acteur essentiel des conquêtes sociales et politiques de la France libérée en reconstruction, en pesant de tout son poids contre les guerres coloniales et contre l’alignement de la France sur l’impérialisme occidental antisoviétique aux temps qu’on dit de « guerre froide ».
Durant tout ce XXème siècle, les faux pas ne manquèrent pas : ils sont inhérents à tout organisme vivant. Ce fut ainsi le cas en été 1940 quand quelques dirigeants d’un PCF interdit et pourchassé dans un pays bouleversé par la défaite crûrent bon de demander la reparution légale de l’Humanité aux occupants allemands sur injonction de la diplomatie soviétique. Erreur majeure, réparée quelques mois plus tard, mais symptomatique d’une confusion entre les aspirations révolutionnaires et les intérêts particuliers d’un état, fut-il socialiste.
La plupart du temps, les erreurs étaient le fruit des tentations électoralistes, carriéristes, opportunistes, toujours présentes quand un parti révolutionnaire agit au sein d’une " démocratie parlementaire ", au sein de laquelle le suffrage universel et les alliances qu’il implique lui apportent des lambeaux de pouvoir politique, notamment sur le plan local.
Ainsi, le PCF atténua fort dès 1937 ses mots d’ordre anticolonialistes pour ne pas déplaire à ses alliés socialistes et radicaux du Front Populaire (alors même qu’il dénonçait avec pertinence la " non intervention" du gouvernement Blum en Espagne livrée aux insurgés Franquistes avec l’aide d’Hitler et de Mussolini ).
Plus grave encore, les députés PCF en 1956 votèrent les " pouvoirs spéciaux " accordés à l’armée coloniale en Algérie, dans l’espoir fallacieux d’entraîner le gouvernement du Socialiste Guy Mollet à négocier avec les insurgés anticolonialistes. Ce qui n’aboutit qu’à y multiplier exactions et tortures.
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