NÉGAWATT, un SCÉNARIO capitaliste ANTISOCIAL
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Par Pierre-Alain Millet
L’envolée des prix de l’énergie dans le contexte de la présidentielle produit un débat vif sur la transition énergétique, son coût et son impact social, son orientation future.
Le dernier rapport du GIEC confirme l’urgence climatique et nous rappelle à quel point c’est d’abord un enjeu mondial. Sur ce point Macron n’a pas tort, l’avenir de la planète ne se joue pas en France, mais en Russie, USA, Chine, Inde, et pour l’Europe en Allemagne ou en Pologne, les principaux pays consommateurs de charbon ! Pour la France, malgré la baisse de ses émissions carbonées, notre impact carbone est en hausse à cause des importations ! Sauf que pour réindustrialiser la France, on ne peut compter ni sur la "startup nation" de Macron, ni sur une transition énergétique dont nous avons l’expérience cruelle dans la filière photovoltaïque comme éolienne !
La politique actuelle, notamment depuis le gouvernement PS-EELV de François Hollande, se caractérise au plan technologique par la limitation du nucléaire et le fort développement de l’éolien et du photovoltaïque, et au plan économique par les privatisations et déréglementations dans le cadre de la concurrence européenne. Ses promoteurs en veulent plus,. Toujours dans le cadre du marché, ils demandent la sortie du nucléaire et le "100% EnR" inspiré par le "scénario négawatt" lequel vient d’être remis à jour. Ce nom est surprenant. Le watt (et ses dérivés, kilowatt, megawatt) est l’unité de mesure le plus fréquemment utilisée pour la puissance électrique. Mais l’électricité ne représente que 23% de l’énergie totale en France et est déjà dé-carbonée !. Pour le climat, l’urgence est au contraire la réduction des énergies fossiles, ce que propose d’ailleurs un autre scénario, celui de l’association Sauvons le Climat, dénommé negaTep, pour réduire les énergies fossiles donc les "tonnes équivalent pétrole" .
Mais l’urgence pour certains, c’est la sortie du nucléaire, donc la limitation de l’électricité (d’où le nom "negaWatt" ). Pour pouvoir quand même sortir aussi des fossiles, cela impose des hypothèses irréalistes technologiquement, économiquement ou encore politiquement, hypothèses souvent joliment présentées derrière le terme poli de "sobriété".
L’hypothèse la plus radicale est de diviser par 2 la consommation d’énergie finale en 2050. Comment ? Plus d’efficacité bien sûr, mais une part importante vient de la "sobriété", autrement dit, la baisse des usages, et le scénario oublie toute vraie réindustrialisation de la France, laissant notre impact carbone résultant de nos importations. C’est là que le débat politique prend toute son importance. Qui décide de la légitimité des usages de l’énergie, et donc du niveau d’énergie nécessaire ?
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