À MOINS DE DEUX MOIS DU SCRUTIN, UNE CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE TRÈS DÉCEVANTE
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Par Évariste
Tentons d’analyser les causes d’un tel sentiment. Est-ce, d’ailleurs, un sentiment ou plutôt une constatation ?
Influence des médias « mainstream »
Parmi les causes possibles, il y a le rôle des médias qui préfèrent trop souvent surfer sur des propos hors de leurs contextes pour faire du bruit et augmenter l’audimat. On va s’attacher, ainsi, sur la forme plus que sur le fond. Les propositions des candidats ne sont pas reprises ou sorties de leur contexte. L’effet pervers est que les candidats vont chercher l’expression ou le bon mot qui sera repris en boucle sur les chaînes d’information. Ce fonctionnement les pousse aussi à rechercher le clivage pour se faire entendre et exister dans l’arène médiatique (la formule de Fabien Roussel sur la gastronomie française en est un bon exemple). Bien malin l’auditeur qui parviendra à en sortir des idées. Le biais idéologique des médias est accentué par un manque cruel de pluralité ainsi que le montre une infographie parue dans le Monde indiquant clairement que 80 % des titres appartiennent à des milliardaires ou des entreprises multinationales dont on peut douter légitimement de l’impartialité malgré leurs déclarations.
Peu de débats publics contradictoires ou non
S’y ajoute l’absence de débats et de réunions publics. Pour l’instant, nombre de candidats se contentent d’organiser des meetings qui attirent plus ou moins de monde. Ces grands rassemblements ont certes leur intérêt pour diffuser et promouvoir les projets politiques. Ils ont cependant l’inconvénient de ne pas favoriser les échanges et surtout de pratiquer l’« entre-soi » entre gens convaincus d’avance. Sans doute, la pandémie et les mesures restrictives prises pour tenter de l’endiguer limitent les initiatives que pourraient prendre les militants localement. La difficulté à trouver des militants pour mettre sur pied des débats publics représentent un autre frein. Ce dernier obstacle provient en grande partie de la faiblesse des organisations politiques. Or, alors que l’abstention est devenue très élevée lors des derniers scrutins – et qu’il n’est pas sûr que l’élection présidentielle, scrutin où d’ordinaire la participation est plus importante, soit épargnée par cette montée de l’abstention – il devient urgent d’informer et de convaincre les citoyens pour les mobiliser et leur présenter les choix qui s’offrent à eux.
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