HOMMAGE : Michel PINÇON ou l’art de démasquer l’oligarchie
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Le 28 septembre 2022
Le 28 septembre 2022, Michel Pinçon, sociologue spécialiste de l’analyse critique de la grande bourgeoisie, s’est éteint à l’âge de 80 ans. L’Insoumission perd une de ses sources d’inspiration. L’une des missions de notre média est de démasquer le grand capital et mettre en lumière les ultra-riches. Ces derniers préfèreraient tellement pouvoir accumuler richesse et le pouvoir en toute discrétion. Michel Pinçon et sa femme, Monique Pinçon-Charlot, formaient le plus célèbre couple de sociologues français. Depuis longtemps, ils avaient compris l’importance de regarder et de donner à voir les pratiques de classe bourgeoise, pour mener à bien la lutte de classe qu’ils ont menée aux côtés des opprimés. Hommage.
Les riches ont des noms, des adresses, des goûts et une idéologie : il faut les nommer, les montrer
Le couple Pinçon-Charlot (puisque c’est sous cette dénomination que la plupart d’entre nous les avons découvert) se forme à Lille en 1965. Monique témoigne : « Ça a été un coup de foudre réciproque, entre deux boiteux qui avaient des névroses de classe inversées ». Elle est fille de magistrat, il vient d’une famille ouvrière. Leur camp sera celui des opprimés contre les dominants, les bourgeois, les capitalistes. Ils suivent les traces du sociologue Pierre Bourdieu. « Michel a toujours été habité par cette volonté de comprendre les injustices, qu’elles soient sociales, économiques, et surtout symboliques, celles dont il a le plus souffert lui-même » raconte Monique.
Michel et Monique Pinçon-Charlot ont remis au goût du jour l’étude des classes sociales. La plupart de leurs confrères, eux, théorisaient la fin de classes et la « moyennisation » de la société. Ils font partie des premiers à avoir eu cette intuition : les riches ont des noms, des adresses, des goûts et une idéologie. Ils ont UNE culture, ancrée dans un milieu social, une histoire et non pas le monopole de LA culture. Il faut les nommer, les montrer. Il faut connaître la cause de nos malheurs si l’on veut y mettre un terme.
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