L’IMPASSE STRATÉGIQUE INSOUMISE
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Le 27 octobre 2022
Nous sommes en difficulté, dans le mouvement social comme dans le rapport de forces politique. Les droites dominent et le niveau de mobilisation sociale est largement insuffisant pour inquiéter le pouvoir. Pourquoi ? Quel bilan tirons-nous de l’année 2022 dominée par les idées de Jean-Luc Mélenchon ? de décennies de mouvement social organisée autour de grandes journées d’action sans effet sur les organisations de terrain ?
Il est urgent pour les communistes de sortir des discours électoraux et de regarder le rapport des forces en face, pour inventer de nouvelles formes de rassemblement populaire capables de devenir majoritaire. Et il faut dire la vérité. La stratégie insoumise derrière Jean-Luc Mélenchon est une impasse, pour les luttes comme pour toute construction politique populaire.
Parlement Nupes et marche parisienne, l’impasse stratégique de la France Insoumise
Mélenchon y croit dur comme fer, Macron a perdu, il n’a pas de majorité et il devra passer par la dissolution. Après sa marche du 16 octobre pour le climat de 130 000 personnes [1], il affirme le 20 octobre : « La France entre en turbulence. »
En 2017 lors d’une marche électorale de 130 000 personnes [2], il citait Victor Hugo « Aujourd’hui, pour toute la Terre, la France s’appelle Révolution », et en septembre de la même année dans une marche de 150 000 personnes [3], « J’espère que nous serons capables de construire ensemble, dans le respect de tous, des mobilisations unitaires toujours plus fortes et résolument conquérantes ». son bras droit Alexis Corbière complétant « Ici, ce n’est qu’un début. »
Il plaidait à cette époque pour l’union des luttes : « Nous allons nous rapprocher des organisations syndicales pour leur proposer de se mettre à notre tête pour mener le combat, un combat qui soit déterminé, décisif et tous ensemble. Ce n’est pas qu’une bataille sociale, c’est une bataille républicaine. »
Cinq ans plus tard, il a tenté de prendre la tête, invitant avec insistance les syndicats à sa marche, mais a constaté le blocage de confédérations syndicales refusant de le rejoindre. Si peu de médias ont fait le rapprochement, la "marche pour le climat et la justice sociale" de 2022 a fait un peu moins que la "marche contre le coup d’état social" de 2017. Et comme en 2017, ce sont les mobilisations syndicales dans la même période qui sont les plus massives, tout en restant très loin d’un rapport de forces mettant en difficulté le pouvoir. Mélenchon ne peut que tenter de faire pression sur la CGT [4] Mais le rapport de forces est là, et il faut boire le calice jusqu’à la lie et le vote RN de la motion de censure NUPES. Comme Rocard fin 80, Macron a besoin du 49-3, mais il n’y a pas de majorité pour le démettre. C’est la réalité du rapport de forces politique.
Le constat est désagréable, les faiblesses du mouvement social et de la gauche ne sont pas surmontées. Nous ne sommes pas, pas plus qu’en 2017, à la veille d’une révolution citoyenne. L’unité populaire promise par Mélenchon reste un slogan de mouvement politique. Pourquoi ? S’agit-il d’un problème conjoncturel, et il suffirait alors de ténacité pour que le bon moment révolutionnaire vienne ? Ou au contraire s’agit-il d’un problème de fonds, de compréhension de la société française, des conditions de l’unité du peuple.
Quelles leçons tirer de cette longue séquence 2022 dominée à gauche par Jean-Luc Mélenchon ?
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