USA : le 8 novembre prochain, les "Midterms"...Qui va gagner ? – Par Jean LÉVY
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Mardi 8 novembre, aux États-Unis, les électeurs sont appelés aux urnes : ils devront renouveler les 435 sièges de la Chambre des Représentants et 100 sénateurs, le tiers du Sénat.
C'est ce qu'on appelle les élections du « Midterm », à mi-chemin du mandat du Président. De ce fait, le scrutin apparaît cette année, comme un référendum pour ou contre la politique menée par le démocrate Joe Biden depuis 2018.
Aujourd'hui, les démocrates disposent de 221 sièges sur 435 à la Chambre des représentants - contre 212 pour les Républicains et 2 sièges vacants.
Au Sénat, ceux-ci comptent 50 élus - les Démocrates 48 et 2 Indépendants - mais la vice-présidente démocrate Kamala Harris peut départager les sénateurs en cas d'égalité.
Pour les Démocrates, il s'agit donc de maintenir ou non une majorité à la Chambre des Représentants et, pour les Républicains, souhaiter de gagner quelques sièges au Sénat, pour pouvoir mettre en cause la liberté d'action de Joe Biden.
Car le système américain est un compromis entre les pouvoirs du Président et celui des Assemblées, ces dernières pouvant s'opposer à la mise en œuvre de son programme présidentiel.
La majorité de Joe Biden en danger
Le parti du président en exercice perd généralement des sièges lors des Midterms. Disposant d’une courte majorité dans les deux chambres du Congrès (1 voix au Sénat grâce à la vice-présidente Kamala Harris, 3 sièges à la Chambre des représentants), Joe Biden devra donc batailler afin de conserver une marge de manœuvre pour les deux dernières années de son mandat.
Certes, ce rappel juridique doit s'accompagner du fait que les élections aux Etats-Unis sont déterminées par le poids des milliards dont les candidats disposent pour leur campagne électorale, et de la hauteur du soutien des lobbies en leur faveur.
Ce qui réduit la notion démocratique de ces élections.
Les Américains sont également appelés à voter pour d’autres responsables politiques de leurs États. Trente-neuf gouverneurs seront ainsi désignés début novembre, ainsi que trente-cinq procureurs généraux, sorte de ministres de la justice chargés d’appliquer la loi à l’échelle d’un État et de conseiller le gouvernement local. Et bien d'autres élus locaux.
Les problèmes essentiels débattus dans la campagne électorale.
Selon Le Monde, daté du19 octobre, "le coût de la vie, s'impose comme la première préoccupation des électeurs, plus enclin à faire confiance aux Républicains sur l’économie. «...»Selon un sondage de CBS News, 65% des Américains estiment que l'état de l'économie américaine est plutôt mauvais. En plus 68% jugent que l'administration Biden pourrait faire plus pour combattre l'inflation", celle-ci étant mesurée à 8,2% (Le prix du lait a bondi de15,2% et des oeufs, de 30%...).
Dans une étude (Harvard Harris), les priorités de la population sont :
"L'inflation (qui) arrive en première position à 37%, suivi de l'économie et de l'emploi, à 29%, puis l'immigration et la criminalité. elui ds femmes (dont l'avortement n'apparaissent qu'en cinquième position (17%) Quant à l'assaut du 6 janvier 2021 contre le Capitole par les partisans de Donald Trump, il faut descendre à la 19ème place pour le trouver (7%)."
Scrutin incertain
Selon Le Monde, "le professeur d'économie à l'université de Yale, Ray Fair, pionnier des prévisions électorales, "Les dernières études indiquent que les dits indépendant - cruciaux dans un contexte de puissante polarisation - ont tendance de revenir en nombre vers les Républicains"(...) Les derniers sondages rappellent aux Démocrates que les principales préoccupations des citoyens portent sur leurs dépenses quotidiennes. Et que leur stratégie de dramatisation a des limites" (...) "Même en matière de création d'emplois, Joe Biden ne parvient pas à réunir une majorité d'approbation".
Telles sont les conditions dans lesquelles se déroulent les dernières semaines de la campagne électorale.
La guerre en Ukraine et les investissements faramineux US en matière d'armement en faveur des combattants de Kiev, s'ils comblent d'aise, et de milliards de dollars, les marchands de canons US, ne semblent pas interférer dans la campagne électorale. Le conflit est lointain et n'implique que des instructeurs militaires, les services de renseignement et des spécialistes en tous genres, en fait un effectif restreint d'Américains sur le terrain,
Pas de quoi émouvoir les foules.
Par contre le scrutin du 8 novembre sera observé de près en vue des élections présidentielles de 2024. Et de l'avenir politique de Donald Trump. Une large victoire républicaine ouvrirait au précédent président l'occasion d'un 'come-back' dont il doit rêver. Certes, il ne fait plus l'unanimité au sein des caciques républicains, mais son impact est grand dans l'Amérique profonde, où pour beaucoup de citoyens, il est devenu le David opposé au Goliath de l'administration américaine, dans un pays profondément divisé.
JEAN LÉVY