Et si on parlait de la guerre que mène la France à la Russie ? - Par Jean LÉVY
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La France est en guerre avec la Russie.
Certes, sans déclaration officielle.
Et camouflée sous les apparences d'un dialogue téléphonique permanent, avec Vladimir Poutine, initié par Emmanuel Macron.
En fait, la stratégie de l'Élysée envers le Kremlin vise à isoler la Russie, y compris dans le périmètre des ex-Républiques soviétiques qui constituaient l'URSS jusqu'à ce que celle-ci soit dépecée, en 1991.
Il fut alors créé entre elles la Communauté des Etats Indépendants (CEI) pour permettre que se perpétuent au sein de celle-ci une solidarité et les liens économiques et diplomatiques les plus favorables aux intérêts de tous.
C'est à ces États que s'intéresse la diplomatie française, dans le but d’y réduire, non seulement l'influence de Moscou, mais d'isoler diplomatiquement - et commercialement de la Russie sur le champ international. Et aussi pour acquérir des parts de marché dans ces pays sur le plan commercial.
Pure spéculation de notre part ?
Que non !
C'est "Le Monde", dans son édition datée du 24 novembre qui, à son corps défendant, confirme nos propos et donc la guerre que mène le clan de l'Elysée contre la Russie :
" La France parie sur l'Ouzbékistan pour isoler davantage la Russie".
On ne peut être plus net.
Et d'éclairer sur la politique parallèle de Bruxelles :
"La stratégie française fait écho à celle de l'Union européenne pour se rapprocher des pays d'Asie centrale".
Commentant la venue à l'Elysée, le 22 novembre dernier, du président de l'Ouzbékistan, le quotidien donne le sens politique à cette réception officielle.
"Pour Paris, l'idée est, ce faisant de continuer à isoler la Russie après neuf mois de guerre. 'le président vient explorer ses marges de manœuvre, que nous allons aider à développer' indiquait une source diplomatique avant la visite, dans l'espoir de réduire quelque peu la dépendance à la Russie du pays le plus peuplé de la région (14 millions d'habitants). (...)
Dans le même ordre d'idée, Emmanuel Macron devrait recevoir, en début de la semaine prochaine, le président du Kazakhstan.
Et Le Monde de se réjouir que les efforts français en matière de rapprochement avec ces Etats vont de pair avec ceux des représentants de l'Union européenne pour isoler la Russie, "bien avant l'invasion russe de l'Ukraine" pour "augmenter son influence dans la zone ",
Et avoue pourquoi :
"Si l’Europe a toujours été intéressée par les hydrocarbures du Kazakhstan pour remplacer le gaz et le pétrole russes, elle cible désormais l'achat et la valorisation de matières premières critiques..."
Il ne s'agit donc pas de mesure de rétorsion prises du fait de cette guerre, mais d'une stratégie antérieure devant conduire à l'abaissement de la Russie et dans l'esprit du camp occidental, d'en faire une nation de seconde zone, tout en raflant ses richesses minières...
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
L'Ouzbékistan et le Kazakhstan sont membres fondateurs de l'OSC, l'Organisation de Coopération de Shanghai, qui regroupe la Russie, la Chine, l'Inde, le Pakistan, l'Iran..., soit plus de la moitié de la population mondiale.
Difficile de croire que les Ouzbeks et Kazakhs se sentent isolés dans le monde !
En fait, les agissements de la France, sous Macron, et de l'Union européenne, sans oublier les États-Unis, relèvent des pratiques naturelles des États impérialistes, dont le recours au brigandage international et à la guerre est une seconde nature, toujours camouflée sous emballage moral.
JEAN LÉVY