Le Mondial de football : Les Jeux de l'Émir et du Bazar -Par Jean LÉVY
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Dans les jours précédant l'ouverture de chaque Mondial de Foot, les journaux se répandent en commentaires relatifs aux chances que pouvaient espérer les différentes équipes, dont bien sûr celle de la France, de figurer dans les quarts de finale, et plus loin encore....
Les performances, ou les contreperformances des joueurs vedettes sont pesés, à la lueur des derniers résultats des matches antérieurs. Leur état de santé est examiné à la loupe.
Les conditions matérielles dans lesquelles vont se dérouler les compétitions sont également prises en compte.
Les pronostics vont bon train.
L'optimisme tricolore est en général de mise.
Si ces considérations sont toujours d'actualité par les journalistes sportifs et nourrissent les bulletins d'information des divers médias, il faut constater que les commentaires, anticipant la Coupe qui se tient au Qatar portent davantage, cette année, sur les conditions dans lesquelles le choix de ce pays a été avalisé.
Cette question prévaut même sur les performances sportives des joueurs et leurs équipes. Un parfum de scandale entoure la décision de préférer Doha comme ville organisatrice de la Coupe.
Emmanuel Macron vient de déplorer que soit mêlé sport et politique, alors que le choix du Qatar ait été pris à l'Elysée, lors d'un déjeuner particulier, où se sont retrouvés gens du sport et acteurs de la vie politique.
"Le Monde" publie sur deux jours consécutifs (16 et 17 novembre) une enquête sur ce Mondial, en particulier sur son attribution au Qatar, intitulée : "Au coeur du 'Qatergate'", le premier surtitré "Sarkozy, Platini et l'émir", le second "Du football aux affaires".
Nous citons :
"Le dessein du petit Etat gazier de s'assurer l'obtention de la Coupe du monde de football 2022, n'était pas le seul sujet abordé à table au cours lors du fameux déjeuner du 23 novembre 2010, à l'Elysée autour du président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy, de l'émir du Qatar Tamim Al Thani et du président français de l'UEFA, Michel Platini. Et un personnage qui se trouve ce jour-là à plusieurs milliers de km de l'Elysée, à Singapour, suit les discussions de très près.
Sébastien Bazin, aujourd'hui PDG du groupe hôtelier Accor souhaite se débarrasser du PSG, un groupe lourdement endetté (...) Et il aimerait le céder au Qatar. Pour cela, il compte sur l'entregent de son ami Nicolas Sarkozy".
Depuis, la justice française suspecte « un pacte corruptif ».
Faut-il rappeler que l'ancien président de la République, après sa défaite électorale en 2012, a été nommé administrateur d'Accor. Faut-il y voir, comme le soupçonne "Le Monde» « un possible renvoi d'ascenseur » ?
Si Emmanuel Macron considère qu'"il ne faut pas mêler sport et politique", le président est moins catégorique lorsque sport et affaires louches s'entrecroisent autour de son ami Sarkozy.
JEAN LÉVY