Mais, Monsieur, c'est la Révolution que vous voulez ? - Par Jean LÉVY
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Les dividendes versés par les entreprises du CAC40 s’envolent, et selon de source patronale, les dividendes qui seront versés début 2023, pour l'exercice 2022, dépasseront ceux versés cette année
LA TRIBUNE
L'année 2021 n'aura jamais été aussi bonne pour les actionnaires des entreprises cotées au CAC 40.
Selon le calcul de l'ONG « Observatoire des Multinationales », les dividendes versés ont atteint un montant record de 57,5 milliards d'euros en 2021, rapportant notamment 2,4 milliards d'euros à la famille Arnault et 2 milliards au fonds américain Blackrock.
Aux dividendes en hausse de 32% par rapport à 2020, il faut ajouter les rachats d'actions visant à soutenir les cours en Bourse, soit, pour les actionnaires, une gratification de 23 milliards d'euros toujours en 2021.
16 familles se partagent un dixième de tous les dividendes
"Je ne sais pas ce que c'est qu'un super profit !" s'est défendu le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire...
On peut chiffrer entre 550 et 600 milliards d'euros les dividendes versés au total à ces actionnaires durant les dix dernières années.
Certains en tirent la conclusion qu'il faut partager, par esprit de justice ces centaines de milliards entre actionnaires et salariés.
Tel n'est pas notre avis.
Les dividendes acquis par les "actionnaires" proviennent des valeurs créés par les salariés, des ouvriers aux cadres les plus qualifiés. Ceux-ci créent donc de la valeur par centaines de milliards.
Les actionnaires, eux, n'y sont pour rien : leur argent placé en bourse "travaille la nuit", comme on dit. C'est donc par pure spéculation, un peu comme au casino, "Faites vos jeux !"
Cela s'appelait l'agiotage sur les assignats et punit de mort sous la Révolution.
Nous n'en sommes plus là.
Mais de là à parler partage entre ceux qui jouissent de l'argent extorqué, de l'argent volé aux salariés et ceux-ci, qui travaillent jour et nuit pour la bonne fortune des joueurs en bourse, il y a un pas que nous ne franchirons pas.
Pourquoi pas, en terme de justice, partager entre le voleur et le volé ?
Et que diriez-vous d'une société où le pouvoir, pour les besoins collectifs de la Nation et des citoyens, investissent ces milliards, fruits de la classe qui travaille, dans les services publics : santé, école, logements, transports etc...-
Mais, Monsieur, c'est la Révolution que vous voulez ?
JEAN LÉVY