Et si on prenait la Bastille, le 14 juillet ? – Par Jean LÉVY
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Dans dix semaines la France célèbre sa Fête nationale.
Au fil du temps, le 14 juillet tombant en pleine période des congés, est devenu d'abord un jour férié. Mais l'histoire nous apprend que si la République, la Troisième, pourtant très modérée, en a fait la fête de la Nation, c'est en référence directe à la Grande Révolution et plus précisément à la prise de la Bastille, symbole du pouvoir absolu.
Et le 14 juillet est devenu une large fête populaire, avec ses bals et ses accordéons, et ses lampions, déployés au cœur des quartiers ouvriers et jusque dans les petits villages de nos campagnes...
Dans les années 30, face à la menace fasciste, les partis unis dans le Front populaire ont appelé à célébrer dans la rue le 14 juillet 1935.
Un an après, un mouvement social d'envergure, avec - une première - l'occupation des lieux de travail, jusqu'ici privés, par les salariés, les ouvriers dans leurs usines, les employés dans leurs magasins - mettait en cause pour la première fois le fameux « droit de propriété ».
Les élections législatives de mai 36 permettaient à la majorité communiste-socialiste-radicale d'inscrire dans la loi, les 40 heures, les premiers congés payés, les délégués ouvriers et, bien sûr, des augmentations importantes des salariés...
Le peuple travailleur devait fêter le 14 juillet 1936 cette victoire historique en manifestant ce jour-là, naturellement place de la Bastille.
Et sous l'Occupation, la Résistance, la CGT clandestine, le PCF, des mouvements clandestins, ont appelé à manifester de tricolore vêtu, sur les Grands boulevards en direction de la Bastille, le 14 juillet 1941, pour la liberté de notre pays, malgré la répression allemande, appuyée par les policiers français.
La place de la Bastille est donc devenue, au fil du temps, le lieu de rassemblement naturel d'expression de notre peuple en soif de liberté.
N'est-il pas temps de reprendre cette tradition populaire ?
La longue séquence sociale contre le pouvoir, sa loi retraite et le départ porté à 64 ans, a drainé dans la France toute entière depuis le mois de janvier des millions de salariés, et ce Premier Mai, la lutte n'est pas terminée.
Macron, son pouvoir - et ses patrons financiers - souhaitent que le mouvement s'arrête, et que chacun retourne à son travail, sa loi scélérate homologuée et, selon l'Elysée, bientôt appliquée.
Il s'est donné 100 jours pour boucler la séquence.
Que vont décider les syndicats, jusqu'ici, unis ?
Et si le mouvement ouvrier, et d'abord la CGT, se donnait une nouvelle échéance de mise à l'épreuve pour l'Élysée, en choisissant le 14 juillet comme date symbolique d'un immense rassemblement de la Nation pour ses libertés, celle de vivre et de pouvoir manger jusqu'aux fins de mois, sans se priver.
Et en recouvrant, en premier, ses libertés, à l'entreprise en premier, avec un vrai Code du Travail, qui protège aux salariés, leurs qualités de citoyen à part entière à l'entreprise, en abrogeant l'ordonnance, prise dès l’été 2017 par le Président et ses banquiers.
Le 14 juillet prochain, syndicats, partis politiques, associations diverses et personnalités, qui voudraient ainsi poursuivre la lutte contre le pouvoir absolu d'une classe de privilégiés, pourrait être, dès à présent, l'objectif commun de la population : redevenir l'acteur suprême d'un retour de la Nation et de la liberté...
JEAN LÉVY