À propos du sommet des BRICS : le point de vue de Bruno DREWSKI
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Observant les tensions récurrentes et publiques entre Nabiulina (Banque centrale) et Glaziev (ministre de l'intégration eurasiatique) en Russie, et les pas de deux entre l'Afrique du Sud et la Russie qui ont abouti au final à ce que l'Afrique du Sud se couche devant le TPI à l'occasion du sommet du BRICS, je pense qu'il faut voir qu'il y a des contradictions majeures, ...et logiques, au sein des appareils de pouvoirs des cinq pays du BRICS, dans des proportions différentes dans chacun d'eux.
Une analyse plus fine des contradictions de classe à l'intérieur de chacun de ces pays serait nécessaire, au niveau de la société et au niveau des appareils de pouvoir, gouvernement, banques, partis politiques, syndicats, etc.
En Afrique du Sud il est clair que la ligne « black empowerment » présente au sein de l'ANC et d'une partie de la COSATU et qui prône l'idée d'une promotion d'une bourgeoisie noire contre la ligne de classe présente aussi au sein de l'ANC, de la COSATU, du SACP, sur fond de montée en puissance de l'EFF de Malema (opposition radicale marxiste-léniniste) explique les va et vient de ce pays.
Les choses ne sont pas claires non plus en Inde, c'est une évidence depuis le départ, voire au Brésil (avec aussi la présidente brésilienne de la banque des BRICS assez « pas de deux »).
En Chine, grâce à Xi Jinping et son équipe, les choses semblent s'être en partie clarifiées en faveur d'une ligne de classe plus affirmée, nationalement et internationalement. À suivre...
Les bourgeoisies nationales sont toujours, par principe, opportunistes, et elles ne bougent dans la direction du progrès social et de l'anti-impérialisme conséquent que lorsqu'elles ont en-dessous d'elles, la menace d'une mobilisation populaire plus radicale et organisée. ..
Nous ne sommes pas encore à l'étape où l'avant-garde populaire peut imposer ses choix aux bourgeoisies nationales installées dans les allées des pouvoirs.
Les contradictions entre bourgeoisies nationales et bourgeoisies compradores existent bien sûr dans tous les pays soumis aux bourgeoisies impérialistes, mais l'expérience (Nasser/Sadate, Soekarno/Suharto, Eltsine/Poutine, Boumedienne/Chadli, Rafsandjani/Ahmadinejad, etc.) montre que les aller-retours ne sont jamais exclus si les masses ne sont pas mobilisées et attentives aux dérives, donc sans organisation consciente des enjeux politiques et sociaux réels derrière les beaux slogans).
Et dans tout cela il faut faire la différence entre ce qui est tactique et ce qui est stratégique. Est-ce que les concessions des BRICS « au dollar » sont tactiques ou stratégiques ? Je pencherais quant à moi pour penser qu'elles sont stratégiques pour certains au sein des BRICS et tactiques pour d'autres ... À suivre...wait & see
Bruno DREWSKI