Répression syndicale chez TOTAL : 70% des raffineurs se mettent en grève et font reculer la direction
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Suite à une convocation pour un entretien disciplinaire du secrétaire du syndicat CGT de la raffinerie de Normandie, 70% de la raffinerie s’est mise en grève. Face au mouvement, la direction a dû reculer et s’excuser auprès du syndicaliste.
Tout est allé très vite. Le mardi 26 septembre 2023, Alexis Antonioli, secrétaire de la CGT Total à la raffinerie de Normandie, près du Havre, reçoit une convocation pour un entretien disciplinaire. Le syndicaliste, au cœur des grèves de l’an dernier, qui ont vu la raffinerie être arrêtée à deux reprises, d’abord pour des augmentations de salaire à l’automne, puis contre la réforme des retraites en mars, était menacé de sanctions disciplinaires. A peine le courrier de convocation reçu, la réponse de ses collègues a été immédiate : dès 21h, à la prise de quart des salariés de nuit, 70% des salariés de la raffinerie et de l’usine pétrochimique se sont mis en grève pour défendre leur camarade, menaçant la direction de cinq jours de grève, dont 48h immédiatement.
« La direction essaye de provoquer les syndicalistes, en les insultant et les méprisant » explique Ludovic Desplanches, de la CGT Total. « La direction passe régulièrement dans les salles de contrôle en critiquant la CGT, c’est un travail de sape depuis la fin de la grève pour la réforme des retraites ». En avril dernier, alors que les aéroports parisiens étaient presque à sec de kérosène du fait des grèves, le gouvernement a réquisitionné les raffineurs, envoyant les gendarmes déloger le piquet de grève. Pour la direction de la plus grande raffinerie française, les deux arrêts de l’an dernier ont coûté très cher, et celle-ci est à l’affut pour réprimer les syndicalistes. « Ils veulent envoyer un message à l’ensemble des travailleurs du site qu’ils sont prêts à couper des têtes y compris celles des dirigeants syndicaux. Ils sont revanchards des mouvements de l’an dernier, où ils ont été impuissants face à la force de la grève. Leur stratégie aujourd’hui c’est de taper sur les militants qui ont été le plus en avant dans ces mouvements » analyse de son côté Alexis Antonioli.
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