Réforme des retraites et MOUVEMENT SOCIAL : la fin des AG ?
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Des millions de personnes qui défilent dans la rue partout en France pendant des semaines malgré une répression brutale, le soutien jamais démenti des trois-quarts de la population française : la mobilisation contre la réforme des retraites en 2023 avait tout pour gagner. Pourtant, le projet de loi est passé, et l’été s’est chargé de tourner la page. Afin de comprendre les échecs et pour éviter de se retrouver dans les mêmes impasses, un bilan critique et l’amorce d’une réflexion sur de nouvelles manières de s’organiser s’avèrent nécessaires. C’est ce que Rémi Azemar et Rémi Segonds se proposent de faire ici. Grévistes, partisans de l’auto-organisation des luttes, syndiqués à ASSO-Solidaires et Sud Éducation 13, ils ont recueillis les paroles de militants et de militantes venant d’horizons syndicaux et géographiques divers : Toulouse, Marseille, Rennes ou Saint-Étienne, mais aussi Cazères, Albi, Saint-Gaudens et Mimizan. Ils esquissent une analyse des assemblées générales et questionnent leur faiblesse durant le mouvement social. En creux revient cette question ancienne mais plus que jamais d’actualité, que nous avions évoqué dans un dossier : que faire ?
« Il faut construire la grève reconductible et arrêter avec les journées saute-moutons ! » Voilà une phrase qui a été répétée par de nombreuses personnes en grève cette année. En France, dans notre histoire contemporaine, la construction d’un mouvement de grève reconductible passe par des assemblées générales (AG) ou d’autres formes démocratiques d’auto-organisation (à l’instar des ronds-points pendant le mouvement des gilets jaunes). Ces initiatives ont été peu nombreuses et peu investies au niveau national. Un même constat a été largement partagé par les personnes en lutte cet hiver et printemps : « Les AG étaient beaucoup moins suivies que celles de 2019 et réunissaient essentiellement des militants. » Pourtant, dans le même temps, certaines ont été couronnées de succès et se sont avérées transformatrices. Comment l’expliquer ? L’échec vient-il d’une intersyndicale insuffisamment offensive ? De l’absence d’un appel des syndicats de lutte à une grève reconductible forte ? D’une défaillance ou d’une « crise de la base » ? Quelles pistes d’action pour le futur ?
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