MILEI n’est pas LE PEN [sur le blog de Descartes]
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L’élection triomphale de Javier Milei à la présidence de l’Argentine, avec 56% des voix contre 44% à son concurrent, un politicien chevronné connaissant par cœur le labyrinte du pouvoir et représentant une large alliance du péronisme et d’une partie de la gauche, a tout de suite provoqué le flot habituel de commentaires sur les avances des idéologies d’extrême droite. Javier Milei a rejoint, dans un certain imaginaire, la longue liste des personnages que la bienpensance aime détester mais que les peuples – qui, décidément, ne savent toujours pas ce qui est bon pour eux – votent de plus en plus volontiers : de Geert Wilders à Donald Trump, de Beppe Grillo à Jean-Luc Mélenchon, des personnalités classées aux extrêmes, cultivant un style fantasque et clivant, attirent de toute évidence une part de plus en plus importante de l’électorat. Et le point commun de leurs discours se résume à une simple expression : « qu’ils s’en aillent tous ». « Tous », c’est-à-dire tous ces hommes et femmes politiques qui nous gouvernent, et qui nous ont conduit à la situation actuelle, que beaucoup jugent désespérante sinon désespérée.
Les grands prêtres de la fin de l’histoire qui fleurissaient dans les années 1990 prophétisaient un avenir où les extrêmes seraient marginalisés au profit du gouvernement du « cercle de la raison » centriste enfin affranchi des divisions artificielles entre « gauche » et « droite » pour pouvoir conduire des politiques « raisonnables et pragmatiques ». De toute évidence, la boule de cristal et les feuilles de thé ne sont plus ce qu’elles étaient. Les extrémismes, surtout verbaux, se portent bien. En France, une majorité de citoyens a voté pour des partis qu’on peut qualifier d’extrémistes. Aux Etats-Unis, Trump caracole en tête surclassant tous les candidats républicains modérés. Et on pourrait multiplier les exemples.
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