L’ANTI-PRÉSIDENT – Par Bertrand Renouvin
/image%2F1449569%2F20240102%2Fob_596b16_bertrand-renouvin.jpg)
À juste titre, François Hollande fut désigné comme l’insouverain gestionnaire du néolibéralisme, incapable d’incarner sa fonction symbolique. Emmanuel Macron apparaît quant à lui comme un anti-président. Alors que son prédécesseur ne savait pas comment occuper sa charge, l’hôte actuel de l’Elysée l’utilise pour nier et subvertir radicalement notre Constitution.
Depuis trois décennies, nous dénonçons le double jeu du président de la République qui se présente comme l’homme de la nation alors qu’il défend des intérêts privés dans le cadre du Marché unique et de la mondialisation néolibérale, au mépris du principe d’arbitrage qu’il doit respecter et de l’indépendance nationale qu’il doit garantir. Emmanuel Macron mérite cent fois qu’on lui fasse ce procès, dont il faut souligner aujourd’hui l’insuffisance.
Lors du vote de la loi sur l’immigration, les atteintes méthodiques à la lettre et à l’esprit de la Constitution constituent un scandale souligné par plusieurs juristes mais trop souvent noyé dans les commentaires sur les résultats tactiques des protagonistes. Ces résultats ne sont pas négligeables mais ils ne sauraient cacher le processus subversif qui fut à l’œuvre en décembre.
Emmanuel Macron voulait une loi pour démontrer qu’il gardait son pouvoir sur l’Assemblée nationale malgré l’absence de majorité absolue. Rallier le groupe des Républicains et marginaliser le Rassemblement national dans la perspective des élections européennes : tels étaient les objectifs strictement politiciens d’un homme qui a toujours agi comme chef de parti (LREM puis Renaissance) et président de groupe parlementaire. Au mépris du principe de séparation des pouvoirs, Emmanuel Macron pouvait faire et défaire les projets de loi au cours de son premier mandat. Depuis 2022, il croit possible de piétiner le même principe par la brutalisation de la procédure parlementaire et avec le soutien empressé du Conseil constitutionnel, comme on l’a vu lors des débats sur la réforme des retraites. Ce fut pire cet automne.
POURSUIVRE LA LECTURE :
L'anti-président - Le blog de Bertrand Renouvin
A juste titre, François Hollande fut désigné comme l'insouverain gestionnaire du néolibéralisme, incapable d'incarner sa fonction symbolique (1). Emmanuel Macron apparaît quant à lui comme u...