RÉFORME DES PRIX DE L’ÉLECTRICITÉ : TOUT CHANGER POUR NE RIEN CHANGER
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« Nous avons réussi à trouver un équilibre vital entre la compétitivité de notre industrie, la stabilité pour les ménages et le développement d’EDF ». A la mi-novembre 2023, après deux ans de crise sur le marché de l’électricité, Bruno Le Maire était fier d’annoncer un accord entre l’Etat et EDF. À l’entendre, tous les problèmes constatés ces dernières années ont été résolus. Le tout en restant pourtant dans le cadre de marché imposé par l’Union européenne. En somme, la France aurait réussi l’impossible : garantir des prix stables tout en permettant une concurrence… qui implique une fluctuation des prix.
Alors que la crise énergétique n’est toujours pas vraiment derrière nous et que les investissements pour la maintenance et le renouvellement des centrales électriques dans les années à venir sont considérables, cet accord mérite une attention particulière. Devant la technicité du sujet, la plupart des médias ont pourtant renoncé à se plonger dans les détails de la réforme et se sont contentés de reprendre les déclarations officielles. Cet accord comporte pourtant de grandes zones d’ombre, qui invitent à relativiser les propos optimistes du ministre de l’Économie. Alors qu’en est-il vraiment ?
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Vers une nouvelle hausse des prix de l'électricité
Avec le retour d’une taxe, fortement réduite pour les particuliers au sortir de la crise du Covid, la facture d’électricité des ménages français devrait augmenter de 10% en ce début d'année.
La facture d'électricité des Français pourrait augmenter de 10% au 1er février. Une hausse qui coûterait, en moyenne, 130 euros par an aux foyers français, avait estimé Le Parisien à la mi-décembre. Cette future hausse interpelle dans l’Hexagone, au lendemain de l'annonce de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) d'abaisser les tarifs réglementés, sur fond de baisse des prix sur le marché de gros.
Toute future hausse tient de la «décision gouvernementale», s’était défendue le 10 janvier la présidente de la CRE, Emmanuel Wargon, sur le plateau de France Info. «Tout est en train de rentrer dans l'ordre» sur le marché de l'électricité, avait-elle alors affirmé.
«Ce qui va faire la différence, ce seront les taxes», a ajouté l'ancienne ministre chargée du logement, rappelant que le gouvernement avait annoncé que la réintroduction de taxes, suspendues via le bouclier tarifaire, «de façon à ce que la progression totale soit au maximum de 10%». La taxe en question est la TICFE (Taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité), abaissé en 2022 pour les particuliers dans le cadre du bouclier tarifaire.
«Il n'y aura pas d'augmentation de plus de 10% des tarifs de l'électricité de votre facture d'électricité début 2024», avait assuré le 14 novembre le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. Dans son projet de loi de finance pour 2024, adopté courant décembre via le recours au 49.3, le gouvernement avait introduit un amendement permettant d'augmenter la TICFE par décret dès le mois de janvier.
«Une décision scandaleuse»
Des personnalités politiques et syndicales se sont indignées de cette hausse de 10%. «Ils n’ont honte de rien», fustige sur X (anciennement Twitter) la vice-présidente RN de l’Assemblée nationale Hélène Laporte, déplorant «des taxes voulues par le gouvernement». Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard dénonce pour sa part «une décision scandaleuse alors que les prix ont déjà augmenté de 26% en 2023».
C’est le cas également du secrétaire général de la CFTC Cyril Chabanier qui dénonce une augmentation qui «ne résulte pas d'une hausse des prix mais bien du retour d'une taxe» et déplore un «choix purement gouvernemental, bien malvenu alors que les radiateurs chauffent à plein régime !»
Le marché européen mis en cause par des personnalités souverainistes
La hausse des prix aura été de 39% en un an. Pourtant, les prix de l'électricité en France ont longtemps été les moins chers d'Europe. Une hausse qu’une partie de l’échiquier politique attribue au marché européen. L’ancien député Jean-Frédéric Poisson estime qu’il faut «quitter le carcan des accords énergétiques européens».
«Grâce au nucléaire, la France pourrait garantir une électricité au moins deux fois moins chère en sortant du marché européen», affirme de son côté le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan.
La France a longtemps été l’un des pays d'Europe qui payait le moins cher son électricité. Bien que toujours sous la moyenne européenne, suite aux hausses successives ces dernières année, l'Hexagone se classe selon le comparateur Selectra à la 15e place des pays où l'électricité est la plus chère du continent.
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