LES OUVRIERS AGRICOLES DISENT STOP À LA MISÈRE ET À L’EXPLOITATION !
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Dans le contexte du mouvement de grogne des agriculteurs, les ouvriers agricoles restent ceux dont personne ne parle. Pourtant, par notre force de travail et notre niveau de qualification, nous permettons de faire vivre un secteur économique essentiel dans lequel le recours au salariat est de plus en plus répandu. Les ouvriers agricoles ont dû lutter afin d’arracher des droits similaires à ceux des autres salariés : avec la mise en place de la Mutualité Sociale Agricole, 10 ans après le régime général de sécurité sociale, l’alignement du SMAG (Salaire Minimum Agricole Garanti) avec le SMIC en 68, l’application des 40h et le paiement des heures supplémentaires grâce à la loi de 1974, alors qu’ils étaient exclus jusque-là du bénéfice de la loi de 1936.
Aujourd’hui encore, nous nous battons pour que le code du travail s’applique dans le milieu agricole. Salaires de misères, heures non rémunérées, logements insalubres, discriminations racistes et sexistes, accidents et morts au travail sont monnaie courante en agriculture. Les gardiens de troupeaux, réunis en syndicats CGT, prennent soins de centaines voire de milliers de têtes de bétails durant la saison d’été et sont aussi ramasseurs de fruits et légumes, conducteurs d’engins, ou ouvriers dans des fermes une fois l’estive terminée.
La précarité généralisée accentue nos difficultés à nous révolter face à nos employeurs agriculteurs, mais nous sommes déterminés. Nous sommes prêts à faire face à la répression qui s’abat sur ceux d’entre nous qui osent dénoncer nos conditions de travail. Dans notre combat pour une vie digne, nous faisons face à un patronat agricole des plus rétrograde, incarné par la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Coordination Rurale. Peu soucieuses du respect du code du travail et du bien-être des salarié-es, ces organisations aux méthodes clientélistes voir mafieuses dénoncent systématiquement toutes mesures en faveur du progrès social, et peuvent compter sur la complicité sans faille des gouvernements successifs pour accomplir leur sale besogne.
En effet, ce sont ces mêmes organisations patronales, partisanes d’un système capitaliste qui organisent la concentration des exploitations agricoles au détriment des petits paysans. Le trio FNSEA-JA-CR est aux ordres des multinationales de l’agro-business, comme en témoigne l’impressionnant CV du président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. Des solutions existent pour en finir avec leur système mortifère, elles passent par des convergences nouvelles entre la classe ouvrière et les petits paysans exploités. Ensemble nous pouvons choisir la planification démocratique de la production alimentaire, la construction de structures collectives, une socialisation de l’agriculture ouvrant la voie à la satisfaction des besoins alimentaires et non à l’enrichissement d’une poignée d’agro-businessmen.
Qui nourrit la population ? Au bas mot, 40 % de la valeur de la production agricole est réalisée par un prolétariat précaire et smicardisé, pourcentage en constante augmentation du fait notamment des modifications structurelles de l’agriculture nationale. Ce phénomène se conjugue à une socialisation toujours plus accentuée de l’agriculture, notamment au travers de la Politique Agricole Commune. Cette socialisation ne profite qu’à une couche restreinte des agriculteurs et de quelques grands groupes capitalistes. La population n’en voit pas la couleur. 80 % des produits alimentaires consommés sont transformés. On ne réglera pas les problèmes de modèle agricole, de sauvegarde de l’environnement, de santé publique, de qualité des produits… si on ne prend pas en compte les salariés qui sont, de fait, les porteurs de solutions réelles.