Un siècle plus tôt, naissait Jean Lévy : HOMMAGE de son fils et de son petit-fils
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Il y a cent ans tout juste naissait Jean Lévy, dans le 12ème arrondissement de ce Paris auquel il est jusqu’au bout resté attaché.
Il nous a quittés en octobre dernier, quelques mois seulement avant d’atteindre cet anniversaire symbolique.
Le 5 mars 2023, il avait anticipé cet adieu, en réunissant quelques dizaines de ses proches et de ses amis.
Aujourd’hui plus que jamais, il enragerait contre les dirigeants occidentaux qui mettent ou menacent de mettre notre monde à feu et à sang ; il enragerait contre les médias dominants qui justifient ces basses œuvres ; il enragerait surtout contre la faiblesse du mouvement pacifiste et progressiste, et la lâcheté, voire la trahison, des organisations qui jadis l’incarnaient.
Nous pensons à toi.
Son fils, Pierre
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Mon grand-père aurait pu atteindre ce 5 mars une existence d'un siècle. Mais après une chute suivie d'éprouvantes complications, il rendait le 16/10/23 son dernier souffle.
Depuis des années, j'avais la chance d'être à ses côtés au quotidien, de sillonner en sa présence les routes du pays. La chance de partager avec lui des rires, des rêves et une complicité hors norme. La chance de l'écouter me parler d'histoire et de politique…Mon grand-père a connu l'occupation de son pays par le régime nazi, à l'endroit duquel il m'a toujours expliqué qu'une partie de la presse française de l'époque faisait preuve d'une complaisance relative face la menace rouge. Fort de ce vécu, mon grand-père s'est toujours opposé à la politique coloniale israélienne et ses conséquences : spoliations, humiliations et oppression. De famille juive, il dénonçait la politique sioniste suprémaciste qui lui en rappelait une autre et ses rudes souvenirs.
Je me souviens encore de ses derniers jours dans sa chambre d'hôpital, après le 7 octobre 2023, devant l'écran de sa télévision. Alternant entre plusieurs chaînes télévisées, il ne pouvait retenir sa colère face à la légitimation générale d'une offensive israélienne qui allait rapidement s'imposer comme la plus sanglante et la plus cruelle sur une population n’ayant nulle part où se mettre à l’abri. Je me souviens de son irritation face à un paysage politico-médiatique français qui, dans sa quasi-totalité, approuva par avance l'inarrêtable boucherie de Tsahal à Gaza.
Cher grand-père, je n’ose imaginer ta détresse face au bilan que nous connaissons aujourd’hui, ni ta rage face à ceux qui continuent d’approuver cette opération militaire pour laquelle la Cour internationale de justice a mis en garde contre un risque de génocide.
Repose en paix.
Son petit-fils, Fabien.