Adieu, monsieur le proviseur… [sur le blog de Descartes]
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« Puedo escribir los versos mas tristes esta noche
Pensar que no la tengo, sentir que la he perdido » (1)
Pablo Neruda
Je m’excuse auprès de mes lecteurs d’écrire peut-être le papier le plus triste qui ait été publié sur ce blog. Oui, je suis désolé d’ajouter une couche de mélancolie dans un climat qui n’est déjà pas joyeux. Mais je ne peux passer sans commenter sur un fait d’actualité qui, il n’y a que quelques décennies, aurait provoqué des prises de position officielles des principales organisations politiques et des débats enflammés dans les médias, et qui aujourd’hui, par habitude, par lassitude, par aquabonisme, provoque à peine quelques tweets plus ou moins ambigus, le temps que l’affaire soit enterrée sous le poids d’une nouvelle actualité.
Je parle, vous l’aurez compris, de l’affaire du lycée Maurice Ravel, dans le 20ème arrondissement de Paris. Une affaire dans laquelle un proviseur, qui n’a fait qu’exiger d’une élève qu’elle respecte la loi, s’est trouvé accusé de violences, dénoncé, menacé et a finalement décidé – pour « convenance personnelle » selon la formule utilisée par l’administration de l’Education nationale – de quitter son poste.
Dire que l’affaire est grave, c’est occulter l’essentiel du problème : Une telle affaire serait « grave » si elle était isolée. Mais quand on sait que des faits similaires – même si l’aboutissement est moins dramatique – ont lieu quotidiennement à bas bruit, qu’un processus qui fait que de nombreux fonctionnaires – enseignants, proviseurs, policiers, préfets – préfèrent détourner le regard lorsque la loi est piétinée plutôt que d’ouvrir un conflit qu’ils ne pensent pas pouvoir gagner, on est obligé de conclure que la « gravité » n’est pas dans le fait divers ponctuel, mais dans le processus qu’il met en évidence.
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Adieu, monsieur le proviseur...
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