Comment les ÉTATS-UNIS font pression sur la France dans l’affaire GEORGES IBRAHIM ABDALLAH, le plus ancien prisonnier politique en France et en Europe.
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Incarcéré depuis 40 ans en France après l’assassinat d’un attaché militaire américain et d’un diplomate israélien, le Libanais Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis 1999. Mais les États-Unis refusent toujours qu’il sorte de prison.
Ses proches le présentent comme "le plus ancien prisonnier politique en France et en Europe". Georges Ibrahim Abdallah, 73 ans, entame sa 40ᵉ année de détention au centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). "Il ne désespère pas de retrouver un jour son pays", témoigne Suzanne, membre de son Comité de soutien depuis 20 ans.
Ce pays, c’est le Liban où il a cofondé l’organisation marxiste des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL). En juin 1982, il prend les armes après l’invasion du Liban par Israël. "Cette organisation considère qu’il faut mener des actions armées à l’étranger contre Israël et son soutien, les États-Unis", explique le journaliste spécialiste du Proche-Orient Alain Gresh, auteur notamment de De quoi la Palestine est-elle le nom ? (Les liens qui libèrent, 2010). Les FARL vont notamment revendiquer l’assassinat de l’attaché militaire à l’ambassade des États-Unis à Paris, Charles Ray, le 18 janvier 1982, et celui du deuxième conseiller à l’ambassade d’Israël, Yacov Barsimentov, le 3 avril suivant.
Des armes qui changent la donne
Le 24 octobre 1984, Georges Ibrahim Abdallah est arrêté à Lyon en possession d’un vrai-faux passeport. Il n’est pas encore soupçonné d’avoir un lien avec les assassinats de Ray et Barsimentov. Il sera alors question de le libérer plus tôt que prévu, car en avril 1985, le Français Gilles Sidney Peyrolles (le fils de l’écrivain Gilles Perrault), directeur du centre culturel à Tripoli (au nord du Liban), est enlevé par les FARL. Le directeur de la DST (Direction de la surveillance du territoire), Yves Bonnet, va conclure un accord avec les services algériens qui sont proches des FARL. "Le deal, c’était la libération de Gilles Sydney Peyroles contre celle de George Ibrahim Abdallah", raconte-t-il.
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