On prend les mêmes… [sur le blog de Descartes]
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Il n’a pas fallu longtemps pour que les pires réflexes politicards reprennent le dessus. Il y a quelques jours, on n’entendait parler que de principes. À gauche, on nous expliquait que Macron et Le Pen c’était blanc bonnet et bonnet blanc, que le président de la République était proto-fasciste, qu’aucun accord n’était possible avec la macronie sauf à perdre son âme. Chez Macron, on nous expliquait que l’extrémisme d’un Nouveau Front Populaire dominé par la France Insoumise n’avait rien à envier à celui du Rassemblement National, que l’alliance de gauche était contaminée par l’antisémitisme et que son programme politique allait conduire la France à la guerre civile. Quelques jours plus tard, tout a changé. À gauche, on appelle à voter pour des candidats macronistes – ou même de droite – alors qu’à droite on appelle à voter pour des candidats socialistes et communistes et même – en se bouchant le nez – pour les candidats LFI les mieux placés.
Que s’est-il passé pour changer à ce point leur analyse de la situation, pour leur faire renoncer à leurs principes sacrés ? Eh bien, il est arrivé que le RN a recueilli un suffrage sur trois, avec une participation record qui ne permet pas de contester sa représentativité. Le RN est arrivé en tête dans plus de 300 circonscriptions, ayant recueilli plus de 10 millions de voix. Un triomphe annoncé depuis des mois – ou plutôt des années – mais dont le petit monde politique parlait sans vraiment y croire. Aujourd’hui, on est au pied du mur. Il n’est pas étonnant qu’un tel séisme fasse changer le discours des élites politiques, les obligeant aujourd’hui à effacer avec le coude ce qu’ils ont hier écrit avec la main.
Un tel résultat devrait appeler un establishment politique qui refusait catégoriquement – surtout à gauche – à modifier ses analyses. A se demander pourquoi l’offre politique « républicaine » (1), pourtant très diverse, n’a vraiment séduit les électeurs que dans les grandes métropoles, mais a été rejetée partout ailleurs. À se demander pourquoi le RN retrouve à l’occasion de cette élection sa position de premier parti parmi les ouvriers et les employés, et cela alors que, de l’aveu même de ses adversaires, son programme a été considérablement infléchi dans le sens des classes supérieures.
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