KANAKY-NOUVELLE-CALÉDONIE : déclaration de souveraineté le 24 septembre 2024 proposée par l’Union calédonienne
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« La France nous a tellement trompés » : la souveraineté n’est plus négociable, proposition de discussions sur la période de transition
Kanaky Nouvelle-Calédonie : déclaration de souveraineté le 24 septembre 2024 proposée par l’Union calédonienne
Le samedi 8 juin 2024, l’Union calédonienne, plus importante composante du FLNKS, tenait son comité directeur. « La France nous a tellement trompés que notre souveraineté ne pourra qu’être immédiate, pleine et entière et non négociable », a affirmé Daniel Goa, président de l’Union calédonienne. La date proposée pour la déclaration de souveraineté est le 24 septembre 2024, 171e anniversaire du début de la colonisation française du pays. L’Union calédonienne tend la main à Paris en proposant des discussions sur une période de transition. Une cinquantaine d’États sont d’ores et déjà prêts à reconnaître la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Les BRICS et le Mouvement des non-alignés seront contactés.
Au lieu de respecter l’Accord de Nouméa et le droit international, Paris a pris le parti des opposants au retour à l’indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Cette attitude provoque depuis plusieurs mois d’importantes manifestations. Le vote par le Sénat puis l’Assemblée nationale d’un projet de loi constitutionnelle a mis le feu aux poudres. Ce texte veut rendre les Kanaks minoritaires dans le corps électoral spécifique aux élections désignant les assemblées provinciales, le Congrès et décidant de l’avenir institutionnel de leur pays qu’ils peuplent depuis plusieurs milliers d’années.
Le passage en force de Paris, l’impunité couvrant les exactions des milices armées anti-indépendantistes, l’incapacité du gouvernement à ramener la paix entre autres sont autant de raisons qui ont amené l’Union calédonienne à proposer le 24 septembre 2024 comme date de la déclaration de souveraineté de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Une cinquantaine d’États sont d’ores et déjà prêts à reconnaître la Kanaky Nouvelle-Calédonie, indique la plus importante composante du FLNKS qui précise que les BRICS et le Mouvement des non-alignés seront sollicités dans les prochains mois.
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« On parle de sortir du trou alors que le trou se creuse encore » : en Nouvelle-Calédonie, des tensions encore vives et des restrictions prolongées
Quatre mois après le début des émeutes, le calme est loin d'être revenu sur l'ensemble de l'archipel. Des incendies ont toujours lieu par endroits. Les restrictions ont été prolongées jusqu'au 24 septembre, date symbolique qui marque la prise de possession de l'archipel par la France.
En Nouvelle-Calédonie, les restrictions sur les ventes et la consommation d'alcool, le port d'arme à feu ainsi que la vente d'essence ont été prolongées sur l'ensemble du territoire jusqu'au 24 septembre. C’est l’une des mesures prises par l’État à l’approche de cette date symbolique en Nouvelle-Calédonie qui marque la prise de possession du territoire par la France.
Mais surtout, à l'approche là encore du 24 septembre, le couvre-feu en vigueur est prolongé et renforcé. Prolongé tel quel (22h à 5h) jusqu'au 21 septembre et renforcé du 21 au 24 septembre (18h à 5h). Les autorités craignent en effet des débordements alors que quatre mois après le début des émeutes, les tensions sont toujours vives par endroits.
"Je n'en peux plus"
À l'entrée de Nouméa, il ne reste presque plus rien de Dock.com, un ensemble d'entrepôts où cohabitent une vingtaine d'entreprises. Pillages, incendies volontaires, tout est parti en fumée début mai ou presque. Les locaux de Jean-Marc Louis avaient été épargnés jusqu'ici. Ils ont pris feu ce week-end. "La mezzanine est entièrement fondue et s'est effondrée", déplore-t-il […]
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AUTRE LIEN :
24 septembre 1853
La Nouvelle-Calédonie devient française
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« Le peuple kanak est en état d’urgence colonial et climatique »
En Kanaky-Nouvelle-Calédonie, « le gouvernement de M. Macron est clairement pyromane », dit l’anthropologue Isabelle Leblic. Face à ce mépris colonial, elle craint une « situation de non-retour ».
Isabelle Leblic, anthropologue émérite au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), est autrice de Vivre de la mer, vivre avec la terre…en pays kanak (Société des océanistes, 2008). Elle dresse un bilan de la situation à la croisée des enjeux décoloniaux et écologiques.
Reporterre — Quatre mois après l’embrasement de l’île, la question kanak semble complètement invisibilisée en métropole. Comment l’expliquer ?
Isabelle Leblic — Les projecteurs se sont braqués sur ce territoire uniquement pendant les émeutes, au début de l’été. Une fois la révolte réprimée, avec l’arrivée massive de militaires et le GIGN, la population, les dirigeants et les journalistes ont une fois de plus détourné le regard. La dissolution de l’Assemblée nationale, l’actualité politique et les Jeux olympiques n’ont pas aidé. Mais le problème est plus profond. Depuis longtemps, les gens se désintéressent de la question calédonienne. Déjà lors des « Événements » dans les années 1980, lorsque les Kanak s’étaient révoltés pour réclamer l’indépendance, la situation était regardée avec énormément de distance, excepté lorsqu’il y avait des morts, notamment Blancs.
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