Opposition à l’OTAN et « alliance anti-monopoliste » : le pari de Sahra WAGENKNECHT
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En France, la presse de gauche accueille avec peu d’enthousiasme le parti de Sahra Wagenknecht, figure puis dissidente de Die Linke (formation de gauche allemande alliée à LFI, ndlr). Elle aurait cédé « à l’air du temps nationaliste » pour Mediapart et au « credo anti-immigration de l’extrême droite » pour Regards. Un portrait du Monde diplomatique fait exception. Il prend au sérieux « l’alliance anti-monopoliste » qu’elle tente de bâtir contre le « grand capital », avec une dose de conservatisme culturel mais non sans succès électoral à l’Est. La singularité du parti de Wagenknecht réside également dans son positionnement géopolitique. Il s’oppose aux livraisons d’armes en Ukraine, dans un pays à l’avant-garde du soutien à Kiev. Et à la campagne de « destruction de Gaza », alors que la critique d’Israël demeure difficile en Allemagne, y compris à gauche. Venu fissurer le consensus pro-OTAN d’un pays pourtant abîmé par la crise énergétique, le mouvement de Wagenknecht comble un vide – et est parti pour durer.
Par Ingar Solty, chercheur à la Fondation Rosa Luxembourg, et Sebastian Friedrich, journaliste.
La création de l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) fin 2023 avait provoqué de vifs débats : ce nouveau parti allait-il freiner la montée de l’extrême droite allemande, incarnée par l’Alternative für Deutschland (AfD), ou contribuer à son renforcement ? Depuis fin janvier, le parti a concouru à plusieurs élections : les européennes (où il a totalisé 6,1 % des suffrages, plus du double de Die Linke) et trois scrutins régionaux dans l’ancienne Allemagne de l’Est (où il est arrivé en troisième position, oscillant entre 12 et 15 % des voix). Un premier bilan peut être ébauché.
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