Le PCF hausse le ton sur L’INDUSTRIE et dénonce le « diktat des actionnaires »
/image%2F1449569%2F20241106%2Fob_e502d0_pcf-jour-noir-emploi-11-2024.jpg)
Par Esteban Evrard
Alors que Michelin annonce aujourd’hui la fermeture d’ici à 2026 de deux usines en France et qu’Auchan annonce un plan social concernant 2 389 salariés, le Parti communiste français a immédiatement réagi, accusant le « diktat des actionnaires ».
Ces annonces rejoignent une tendance globale de déclin de la production manufacturière, avec une chute particulièrement rapide au cours du mois d’octobre. Des chiffres qui mettent en doute – et c’est peu dire – les annonces tonitruantes du gouvernement sur la supposée réindustrialisation de la France.
Entre déboires énergétiques et politiques court-termistes
Rien de surprenant du côté de Michelin, avouent les syndicats. Depuis des mois, la production est en baisse et l’inquiétude monte quant à la banalisation du chômage partiel. Il était d’ores et déjà prévu que des usines du groupe de pneumatique suspendent « temporairement » leurs activités en fin d’année.
À lire aussi:
Mais le couperet est tombé. Si le Directeur général du groupe maintenait encore il y a quelques semaines « qu’on ne ferme jamais de site pour une question de conjoncture », il confirme par ses annonces que cela n’avait rien de rassurant.
C’est ce que rappelle le PCF dans son communiqué, arguant que « notre industrie est engluée dans une crise structurelle, et notamment sur la question énergétique ». Et d’ajouter que « le gouvernement peut immédiatement baisser de 30% le prix de l’électricité » en « sortant du marché européen de l’énergie, mais aussi en se donnant réellement les moyens de développer notre production nucléaire ».
LIRE LA SUITE :
/image%2F1449569%2F20241106%2Fob_896bda_france-miettes.jpg)
Michelin, Auchan : suppression de postes et crainte pour le chômage en France
L’entreprise de grande distribution Auchan a annoncé un plan social le 5 novembre; dans le même temps, la direction du constructeur de pneus Michelin faisait savoir la fermeture de ses usines de Cholet et de Vannes.
2389 suppressions d'emplois sur quelque 54.000 salariés: le géant de la grande distribution Auchan a annoncé aux représentants du personnel la suppression de près de 5 % de ses effectifs le mardi 5 novembre. Une journée noire pour l’emploi dans le pays, alors que dans le même temps, le constructeur Michelin faisait savoir qu’il allait fermer deux usines – à Cholet dans le Maine-et-Loire et à Vannes dans le Morbihan – laissant un peu plus de 1 200 salariés sans emploi. En une journée, c’est donc la suppression de plus de 4 000 postes directs qui a été annoncée sur le marché de l’emploi français.
La politique industrielle du gouvernement en question
«Le mythe entretenu par le gouvernement selon lequel sa politique industrielle serait une réussite se fracasse sur la réalité». Pour le chef de file du groupe communiste (PCF) à l’Assemblée, André Chassaigne, ces annonces battent en brèche les « mythes » et « le mensonge » du gouvernement en matière de politique industrielle.
Le député a fait savoir qu’il interrogerait le Premier ministre Michel Barnier à ce propos. Le secrétaire général du PCF, Fabien Roussel, a évoqué une «journée noire pour l’emploi en France».
Côté syndical, des mouvements de grève ont déjà éclaté à Cholet, où des salariés se mobilisent contre la perte de leur emploi, mais aussi à Vannes.
À droite, c’est l’avocat Pierre Gentillet, ancien candidat pour le Rassemblement national (RN) aux élections législatives qui s’est indigné sur le réseau social X de cette annonce : «On ne mesure pas assez la catastrophe sociale qui s'annonce. De nombreuses entreprises sont en situation critique et des plans records de licenciements sont annoncés en France». Et d’accuser : «La politique d'Emmanuel Macron est directement responsable de ce désastre».
En plus des suppressions de postes, le groupe Auchan va fermer trois hypermarchés, ceux de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Bar-le-Duc (Meuse) et Woippy (Moselle), mais aussi trois entrepôts dédiés à la livraison à domicile.
De son côté, Michelin fermera ses deux usines au plus tard début 2026. Il s’agira de 955 emplois perdus à Cholet et 2999 à Vannes. L’entreprise s’est engagée à aider ses salariés à retrouver un emploi pérenne.
PT
/image%2F1449569%2F20241106%2Fob_97413e_industrie-france.jpg)