HISTOIRE : l'entretien entre le général de GAULLE et le roi FAYÇAL d'Arabie Saoudite le 2 juin 1967
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Entretien historique entre le général de GAULLE et le roi FAYÇAL sur la colonisation de la Palestine
COMPTE RENDU
Entretien entre le général de Gaulle
et le Roi Fayçal d’Arabie Saoudite
Le 2 juin 1967
C.R.
Très secret.
Le Roi : Je suis très honoré de rencontrer son Excellence le président de Gaulle, dont nous apprécions grandement la personnalité, la sagesse, la fermeté et la façon dont il conduit la politique de son pays, politique qui lui vaut notre estime et notre approbation.
Le Général : Nous savons, Sire, quel est le rôle de Votre Majesté dans les progrès très importants qui se font dans tous les domaines, dans votre pays.
Le Roi : Il n’est pas douteux que mon pays a fait certains progrès, mais ce n’est que le commencement, et il y a encore beaucoup de choses à faire. Pour cela, nous avons besoin de l’aide des pays amis, et surtout de la paix. C’est pourquoi nous ne pouvons tolérer aucune agression.
Le Général : Actuellement, Sire, il y a une situation dangereuse dans votre région. Voici notre position à nous, que je vais vous dire. D’une part, nous ne sommes engagés avec personne, ni avec les Arabes, ni avec Israël. D’autre part, nous pensons que chaque État a le droit de vivre, lorsqu’il existe. Sans nous dissimuler la gravité de la situation, nous pensons que le pire serait la guerre. Donc, l’État qui userait le premier, des armes, n’aurait ni notre approbation ni notre appui.
Nous considérons qu’il y a trois questions graves : la navigation dans le golfe d’Akaba, les réfugiés palestiniens, le voisinage d’Israël, qui sont des questions politiques, pratiques, et qui ne peuvent être réglées que par des accords internationaux. Depuis longtemps en Orient des questions de ce genre se sont posées et on n’a jamais pu les régler que par des conventions internationales. Il faut que les quatre Puissances du Conseil de sécurité se réunissent pour régler ces questions et c’est ce que la France a proposé.
Pour ce qui est des États arabes, pour lesquels nous avons une grande amitié, nous constatons leurs progrès, et en particulier, les grands changements qui se produisent dans votre Royaume, sous la direction de Votre Majesté. Notre souhait est que les États arabes continuent leurs progrès. C’est pour cela qu’ils ne doivent pas entrer dans la guerre, qui pourrait amener des interventions étrangères et des destructions. Les progrès accomplis seraient compromis par la guerre et c’est pourquoi nous ne voulons pas que vous entriez en guerre.
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