RÉVOLTE AUX ANTILLES - En Martinique : « On demande du pain et on nous donne du plomb »
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Depuis deux mois, les Martiniquais sont mobilisés contre la vie chère. Emmenés par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), ils exigent la réduction des prix sur l’ensemble des produits alimentaires. Entretien avec une militante impliquée dans le mouvement.
Voilà une quinzaine d’années que l’histoire des outre-mer français s’émaille de grands mouvements sociaux. Depuis le 1er septembre dernier, c’est la Martinique qui relance l’offensive contre la vie chère, vieille problématique des territoires ultramarins, où la grande pauvreté touche 5 à 15 fois plus que la France hexagonale. Dans le giron des manifestants ? Les grands groupes, détenus par quelques descendants de colons, qui contrôlent le marché, margent grassement sur le dos de la population et refusent d’être transparents sur la façon dont leurs prix sont fixés. Sur une île avec peu d’industries et où l’immense majorité de ce qui est consommé est importée, ils font la loi. À cela, les Antillais ont donné un nom : la « pwofitasyon », ou l’exploitation outrancière opérée par ces monopoles économiques et financiers.
À l’initiative de la mobilisation actuelle en Martinique : le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), un collectif récent qui prône une pluralité des causes (environnementales, judiciaires, sociales, culturelles). Ses membres sont sur le pont nuit et jour pour participer aux négociations avec les autorités locales, tout en coordonnant et soutenant les actions de barrages routiers, de blocages de ronds-points et de désobéissance civile dans les supermarchés. Le 26 septembre, alors que le mouvement prend de l’ampleur, il est rejoint par la CGT Martinique. Réponse de Paris : « On va rétablir l’ordre » martèle Bruno Retailleau, tandis que Michel Barnier prévoit d’amputer 250 millions d’euros de dotations annuelles sur le budget des outre-mer dans son projet de loi de finances 2025. Puis le 16 octobre dernier, le préfet de Martinique Jean-Christophe Bouvier décide de signer un accord avec les distributeurs au nez et à la barbe des Martiniquais. Le jugeant insuffisant, le RPPRAC quitte la table des négociations.
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En Martinique : " On demande du pain et on nous donne du plomb "
Depuis deux mois, les Martiniquais·es sont mobilisé·es contre la vie chère. Emmené·es par le Rassemblement pour la protection des peuples et des (...)