À BETHARRAM, NOTRE DAME NE FAIT PLUS DE MIRACLES
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On se souvient de la plaisanterie faite par les médias américains à propos du président Reagan et sa participation dans l’opération de la fourniture clandestine d’armes à l’Iran, dont le produit servait à aider « contras » nicaraguayens en violation des lois américaines, scandale connu sous le nom de « l’irangate ». Un journaliste facétieux avait alors écrit, détournant une formule bien connue, que l’essentiel était de savoir « ce que le président avait oublié, et quand l’avait-il oublié ».
L’affaire de l’institution Notre-Dame de Betharram, concernant les mauvais traitements subis par les élèves de l’établissement, pose un problème similaire à notre premier ministre, dont les déclarations successives montrent des défaillances mnémoniques qui rappellent celles du président américain susvisé. Chaque journée apporte des nouveaux témoignages qui montrent que François Bayrou était parfaitement au courant, sinon des abus sexuels qui font aujourd’hui l’objet de plusieurs plaintes, au moins du climat de violence qui régnait dans l’établissement. Peut-être nous parlera-t-il comme le fit Reagan quand les faits sont devenus incontestables : « Il y a quelques mois, j’ai dit aux américains que nous n’avions pas vendu des armes. Mon cœur et ma volonté me disent que cela est vrai, mais les faits et les preuves disent le contraire ».
Bayrou savait parce que, dans le coin, tout le monde savait. L’institution était connue depuis les années 1930 pour sa pédagogie « à la dure », au point que les parents menaçaient leur progéniture d’un « si tu n’es pas sage, on t’enverra à Betharram ». Jean-Charles de Castelbajac, qui y fut élève au début des années 1960, écrit que « c’est là que mon imaginaire s’est créé. J’ai construit un univers à côté de celui très dur de la pension ». C’est là un des aspects les plus intéressants de cette affaire : dans la bonne bourgeoisie régionale, tout le monde savait. Et non seulement tout le monde savait, mais ce monde-là a gardé le silence. Pis : les les notables du coin, les bonnes familles ont continué à y envoyer leurs enfants. Malgré les cris et les coups, malgré les brimades, malgré les douches à l’eau froide, malgré la « punition du perron ».
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A Betharram, Notre Dame ne fait plus de miracles
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