Négociations sur l'UKRAINE : est-il pertinent de les comparer avec L’ARMISTICE CORÉEN de 1953 ?
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Alors que des négociations directes sont en cours entre les administrations américaine et russe, la perspective d'un cessez-le-feu en Ukraine - au moins dans un premier temps - rappelle que la guerre de Corée (1950-1953) s'est aussi conclue par un armistice, et non par un traité de paix, laissant alors planer le risque d'une reprise rapide des hostilités dans les années ayant immédiatement suivi la conclusion de l'accord d'armistice. Une des parties (la République de Corée, Corée du Sud) n'était d'ailleurs pas signataire de l'accord, alors que l'Ukraine se considère également marginalisée dans les discussions entre Moscou et Washington. Mais est-il pour autant pertinent de comparer les deux conflits ?
La guerre en Ukraine aura bientôt trois ans. Pour sa part, la guerre de Corée aura durée trois ans et un mois. En Ukraine, malgré leur progression, les troupes russes avancent plutôt lentement au prix de lourdes pertes. En Corée aussi, le front était pratiquement stabilisé lors de l'accord d'armistice, alors que des combats extrêmement meurtriers visaient à arracher des territoires - le cessez-le-feu devant dessiner une ligne de séparation entre le Nord et le Sud, le long de la zone démilitarisée (DMZ), qu'aucun des deux Etats coréens ne voulait alors - et ne veut toujours - considérer comme une frontière, s'érigeant comme le seul pouvoir légitime sur le sol de toute la péninsule coréenne. De même, en Ukraine, la réflexion porte aujourd'hui sur le déploiement de forces d'interposition pour faire respecter un accord de cessez-le-feu, comme le long de la DMZ. Et il reste, bien sûr, le statut des territoires ukrainiens occupés par la Russie, du point de vue de Kiev et de ses alliés - quand la Russie considère que les populations du Donbass ont décidé de leur rattachement à la Fédération de Russie. Sur ce dernier point, la situation apparaît différente de celle de la Corée, même si le conflit de légitimité sur la péninsule coréenne a évité de consacrer en droit une partition de fait, qui a aussi été mise sur la table à propos du conflit ukrainien.
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