ENSEIGNANTS : le grand déclassement ?
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Un entretien avec Géraldine Farges et Igor Martinache
« Enseignants : le grand déclassement ?» se demandent les chercheurs Géraldine Farges et Igor Martinache. Ils mettent en lumière la condition salariale des professeurs et un « décrochage continu » : « au niveau des rémunérations, les enseignantes et enseignants français sont particulièrement mal lotis » et « la comparaison salariale [qui] n’est pas en faveur des enseignants, […] vient nourrir le sentiment de déclassement subjectif ». Les chercheurs soulignent que l’ « élévation du niveau de formation a aussi amené une certaine revalorisation matérielle notamment dans le premier degré » comme une perte relative d’autonomie. Le niveau de diplôme est un enjeu majeur en termes de qualification, de formation et de rémunération : ces enjeux sont des questions actuelles au regard de la réforme annoncée.
Géraldine Farges et Igor Martinache répondent aux questions du Café pédagogique.
Vous publiez et coordonnez un ouvrage consacré au déclassement des enseignants, à son sentiment et son évolution. Les enseignants sont-ils des déclassés ?
Le point d’interrogation dans notre titre est important. Nous ne prétendons pas à partir de nos différents travaux apporter une réponse définitive et binaire, mais tentons d’apporter un certain nombre d’éléments théoriques et empiriques pour éclaircir ce débat. En clair, il y a un certain nombre d’indicateurs qui vont dans le sens d’un déclassement objectif, tels que le décrochage de leur rémunération vis-à-vis d’un niveau de diplôme qui s’accroît et vis-à-vis de professions à qualification équivalente. La perte relative d’autonomie en raison d’injonctions institutionnelles de plus en plus étroites est aussi à prendre en compte.
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