GRÈVE DES MÉDECINS SUR FOND DE DÉSERTS MÉDICAUX : et vous qu'en pensez-vous ?
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France : les blouses blanches manifestent contre l'obligation de consultations dans les déserts médicaux
Après avoir entamé une grève lundi, les médecins ont manifesté, le 28 avril, partout en France contre les annonces du Premier ministre, François Bayrou. Ce dernier avait annoncé vouloir imposer deux jours par mois de consultations dans les zones appelées «rouges».
Constatant que 87 % du territoire français est considéré comme un désert médical, où résident près de 8 millions de Français, le Premier ministre, François Bayrou, a dévoilé vendredi dernier le plan du gouvernement pour y remédier.
Le chef du gouvernement a annoncé que les médecins devront effectuer deux jours de consultations par mois dans un désert médical. En contrepartie de ces heures passées à prêter main-forte, les praticiens recevront une compensation financière et pourront être remplacés dans leur cabinet. Tous les soignants sont concernés : les généralistes, les spécialistes, les jeunes médecins et les plus expérimentés.
« Il est indispensable de mettre en place au plus vite ce système de solidarité de la profession médicale », avait déclaré François Bayrou.
Grève et manifestation des médecins
Suite à cette annonce, les médecins ont entamé lundi une grève de deux jours, suivie d’une journée de manifestations ce mardi. Les blouses blanches entendent ainsi s’opposer au texte sur la régulation de l’installation de leur profession. Il s’agit de la loi portée par le député (PS) mayennais Guillaume Garot.
L’article phare de cette proposition de loi transpartisane, visant à remédier aux déserts médicaux, a été adopté par l’Assemblée nationale début avril, contre l’avis du gouvernement. Son examen doit reprendre début mai.
Dans plusieurs villes de France, des médecins libéraux, des étudiants en médecine, des internes et de jeunes praticiens ont manifesté contre ce projet de loi. Selon eux, ce texte nuira à l’attractivité de la médecine libérale.
PT
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Grève des médecins : mobilisation massive contre la régulation des installations
Face à la proposition de loi Garot et au plan Bayrou sur les déserts médicaux, les médecins libéraux, internes et étudiants entament une grève illimitée dès le 28 avril, dénonçant une atteinte à leur liberté d’installation.
La colère des médecins français s’intensifie. Dès le 28 avril, une grève nationale illimitée, accompagnée de manifestations prévues mardi, mobilise médecins libéraux, internes, étudiants et jeunes praticiens contre la proposition de loi transpartisane de Guillaume Garot (PS) et le plan de lutte contre les déserts médicaux annoncé par François Bayrou. Ces mesures, visant à réguler l’installation des médecins pour mieux desservir les zones sous-dotées, sont perçues comme une menace à l’attractivité de la médecine libérale, « premier rempart du système de santé », selon les syndicats.
Médecins contre politiques sur fond de crise
Adopté en partie début avril à l’Assemblée nationale, l’article phare du projet Garot impose aux nouveaux médecins d’obtenir l’accord des Agences régionales de santé pour s’installer dans des zones déjà bien pourvues, au profit des déserts médicaux. « Un coup dur symbolique », selon Anna Boctor, présidente du syndicat Jeunes Médecins, qui fustige une « coercition » risquant d’aggraver le « burn-out » des praticiens.
Lucas Poittevin, président de l’Association nationale des étudiants en médecine (Anemf), a appelé à une grève dure, avec fermeture des cabinets, soutenue par la Fédération des médecins de France (FMF). Le plan Bayrou, présenté vendredi comme alternative, n’a pas apaisé les tensions. En proposant que les médecins consacrent jusqu’à deux jours par mois à des consultations dans des zones prioritaires, il a suscité l’ire de praticiens comme Sophie Bauer, présidente du Syndicat des médecins libéraux (SML), qui prédit un « renforcement de la grève » face à cette obligation. « Les politiques n’entendent pas », déplore Philippe Cuq, coprésident de l’Union Avenir Spé Le Bloc, regrettant un manque de concertation.
Si certains syndicats, comme MG France, se limitent à soutenir les manifestations des jeunes médecins, d’autres, à l’image de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), appellent à une grève des permanences de soins la nuit et les week-ends. « Créer un risque sanitaire est le seul moyen de faire bouger les politiques », avance Philippe Cuq, tandis que Franck Devulder (CSMF) refuse une fermeture prolongée des cabinets par devoir envers les patients.
De son côté, la ministre de la Santé Catherine Vautrin s’est indigné sur le plateau de TF1 : « Au moment où nous nous parlons, il y a des Français qui n'arrivent pas à avoir un médecin ».
Soutenue par l’Ordre des médecins et SOS Médecins, cette mobilisation illustre un fossé entre les attentes des praticiens et les solutions politiques avancées. Alors que l’examen du texte Garot se profile début mai, les médecins exigent le retrait de ces mesures, plaidant pour des incitations plutôt que des contraintes, afin de préserver l’avenir de leur profession et l’accès aux soins pour tous alors que le système médical français est en crise avec notamment les urgences où un patient sur deux attend plus de trois heures.
PT