MÉMOIRE OUVRIÈRE : « MANIFESTATION DES MÈRES DE FAMILLE À CRÉTEIL EN JUIN 1971 »
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Ce film (anonyme) de 1971 présente une manifestation de mères de famille du Val-de-Marne, organisée par la fédération départementale du PCF dans la ville de Créteil. (lien ci-dessous)
Depuis la création de ce département, en 1968, Créteil y est le siège des pouvoirs politiques : préfecture et Conseil général. Ville en pleine expansion – 30 000 habitants en 1962, 50 000 en 1968, 60 000 en 1975 – Créteil est alors gérée par le général Pierre Billotte (1906-1992), maire gaulliste de la ville depuis 1965. Le film permet de voir plusieurs chantiers majeurs, mêlant terrains (encore) vagues, grues et grands ensembles neufs, aux côtés de pavillons plus anciens. Ainsi du quartier de la « Croix des mèches », dont la première pierre est posée en avril 1969 pour être inauguré fin 1972 mais le film montre dès 1971 des grands ensembles neufs déjà érigés. Ainsi encore du quartier de la préfecture ou de celui du Conseil général, par lequel se termine le film.
La manifestation est emmenée par un groupe d’élues communistes du Val-de-Marne, écharpe en bandoulière, sous la bannière de la fédération du PCF : « Assez de promesses, nous voulons vivre mieux ». La fédération compte alors plusieurs figures politiques féminines majeures : la députée Marie-Claude Vaillant-Couturier, les conseillères générales Hélène Luc (Choisy-le-Roi), Odette Denis (Ivry-sur-Seine), Monique Mercieca (Vitry-sur-Seine), Hélène Edeline (par ailleurs maire de Gentilly)... Manifestation de mères, la marche met en avant les thématiques traditionnellement associées aux femmes dans le Mouvement ouvrier depuis la fin du XIXe siècle : la maternité et, par-là, l’enfance. De fait, les femmes sont accompagnées de nombreux enfants, portant des pancartes aux formes florales et solaires. Les revendications touchent pour l’essentiel aux vacances et à la scolarité : « Pas de vacances dans les HLM », « La France est belle. Nous voulons la connaître », « Je suis en 6ème, rendez-moi ma bourse scolaire » ou encore « des colonies, pas de mirages », « Force de frappe = 1 milliard par jour soit 50 % du budget ; subvention colonies de vacances = 0 ». Les deux derniers slogans mêlent une autre thématique traditionnellement liée aux femmes et aux enfants : la paix.