GAZA : les plans de déportation des Palestiniens, un crime contre l'humanité
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L'éditorial de Rosa Moussaoui
Après bientôt vingt mois de guerre coloniale, l’annonce par Israël d’une nouvelle phase de son offensive pour « conquérir » Gaza, les affirmations de Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances, selon lesquelles l’enclave palestinienne serait bientôt « entièrement détruite », ne laissent plus planer aucun doute sur les objectifs des extrémistes et des millénaristes au pouvoir à Tel-Aviv. Au mois de mars, déjà, le même Smotrich avait officialisé l’opération de nettoyage ethnique en annonçant la création d’une agence spéciale, baptisée Autorité d’émigration, chargée de superviser le déplacement forcé des Palestiniens loin de leur terre.
En affirmant vouloir prendre le contrôle de la bande de Gaza qu’il veut transformer en « Riviera du Moyen-Orient », le président des États-Unis, Donald Trump, avait appuyé ces macabres projets, en allant jusqu’à désigner des pays de destination sommés d’accueillir les Palestiniens expulsés : l’Égypte, la Jordanie. Ces deux États avaient fermement rejeté cette idée. Malgré la condamnation internationale unanime suscitée par ces projets criminels, Washington s’obstine.
Jeudi, NBC News a ainsi révélé que l’administration Trump travaillait sur un plan de déportation d’un million de Palestiniens de Gaza vers la Libye. « Les détails restent flous et aucun accord final n’a été trouvé, mais le plan est suffisamment étudié pour que l’administration en discute avec les dirigeants libyens », avance la chaîne américaine. En contrepartie, la Libye se verrait restituer plusieurs milliards de dollars de fonds gelés par Washington. L’information est démentie par l’ambassade des États-Unis à Tripoli.
Mais l’opération d’annexion illégale lancée par Benyamin Netanyahou laisse entrevoir le pire, après les bombardements continus visant des populations civiles, le blocus sur l’aide humanitaire, l’usage de la famine comme arme de guerre, les déplacements forcés à l’intérieur de l’enclave bouclée et quadrillée par les soldats israéliens.
Le statut de Rome de la Cour pénale internationale, dans son article 7, stipule que « la déportation ou le transfert forcé de population » est un crime contre l’humanité. À Gaza, un peuple se meurt. Donald Trump et Benyamin Netanyahou mettent le droit international en lambeaux. Les laisser faire relève d’une inexcusable complicité, d’une défaite de l’humanité.
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