IL FAUT SAUVER L’INDUSTRIE AUTOMOBILE FRANÇAISE !
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L’INDUSTRIE AUTOMOBILE TOUCHÉE DE PLEIN FOUET LA CGT EN ORDRE DE BATAILLE POUR L’EMPLOI
Les principaux syndicats CGT de la filière automobile réunis à Montreuil font le même constat. Le grand patronat n’a pas attendu l’électrification des véhicules pour s’attaquer aux emplois dans la filière automobile. Pour preuve, les 114 000 emplois supprimés dans la période 2008/2020, représentant 40% des emplois, mais force est de constater que ces attaques se sont accélérées ces derniers mois !
Les constructeurs généralistes (Renault, Stellantis, VW…) ont continué à faire monter en gamme leurs voitures en augmentant les prix, les rendant inaccessibles à la plupart des consommateurs et c’est la même politique qui a été suivie avec les voitures électriques. Des voitures toujours plus grandes, plus lourdes et bien sûr plus chères ! En 2023, le prix moyen d’un véhicule neuf a augmenté de 6% en s’établissant à plus de 33 000euros !
Quelques chiffres qui montrent combien les donneurs d’ordres, soutenus par les gouvernements successifs, saccagent notre filière.
De 2020 à 2022, ce sont 5,8 milliards d’euros qui ont été injectés par les pouvoirs publics pour soutenir la filière automobile.
Entre 2006 et 2021, l’emploi dans l’industrie automobile est passé de 289 000 à 175 000 salariés, soit une perte de 114 000 emplois (-40 %).
Cela est dû à la stratégie de localisation dans les pays à bas coûts du travail.
Le solde commercial du secteur automobile français a continué de se dégrader en 2023, atteignant MOINS 23,9 milliards d’euros. Depuis 2007, nous constatons qu’il ne fait que croître, alors qu’il était excédentaire.
En 2023, parmi les 10 voitures les plus vendues en France, seule l’une d’entre elles est assemblée dans l’hexagone.
L’injonction de l’Union Européenne de proposer uniquement des voitures électriques en 2035 avait été suivie par des réactions des constructeurs qui rivalisaient, à l’époque, pour être le premier à proposer une gamme 100% électrique avant 2030 ! Mais là encore, c’était sans prendre en considération les réels besoins de la population qui attend toujours un véhicule électrique accessible pour pouvoir remplacer sa vieille voiture.
Alors que les constructeurs attendaient une part de marché des véhicules électriques à 25% en 2025, le score stagne plutôt autour des 15%, ce qui remet en cause toute la politique de transition énergétique voulue par l’UE. Et les constructeurs, après avoir profité de l’aubaine de l’électrification pour délocaliser les fabrications de moteurs thermiques ces dernières années, menacent maintenant de fermer des usines comme VW en Allemagne, ou encore Audi qui annonce la fermeture d’un site en Belgique. Les annonces de création de giga-factories sont également remises en cause un peu partout en Europe, ce qui interroge sur la capacité à fabriquer des batteries électriques pour ne pas dépendre de la Chine.
En France, c’est Valeo qui menace trois sites et pourrait supprimer 1 200 emplois ! De son côté, De Meo vient d’annoncer, outre un nouveau plan de compétitivité, le retrait du moteur F1 à Viry Châtillon menaçant là aussi plus de 500 emplois. On peut également ajouter l’incertitude sur l’avenir du site de Poissy Stellantis.
Plus largement, c’est toute la filière auto qui est menacée, avec déjà des liquidations judiciaires comme MA France, la Fonderie de Châteauroux Imperials Wheels. Des plans sociaux sont redoutés chez des sous-traitants (GMD, Gestamp, NTN, ZF, Tenneco…) pas très connus du grand public, mais qui constituent une grosse partie des emplois de la filière !
La CGT organise la lutte partout où cela est possible, mais il faut dès maintenant mobiliser l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de la filière pour peser sur les annonces de fermetures ou de PSE !
Nous devons remettre en cause l’attitude des donneurs d’ordres vis-à-vis des sous-traitants en nous appropriant le projet de loi des GM&S. Les camarades de cette usine de la Souterraine, dans la Creuse, ont réfléchi sur une loi qui responsabilise les donneurs d’ordres vis-à-vis des sous-traitants. Nous devons tous nous emparer de ce projet de loi et le défendre auprès des politiques de nos territoires.
Montreuil, septembre 2024 (extraits)
SOURCE:
L’industrie automobile française au bord du précipice
En crise profonde, l’industrie automobile française, portée par Renault et Stellantis, est confrontée à un marché en chute libre et à des réglementations asphyxiantes. Les patrons alertent: sans simplification urgente, des usines risquent de fermer d'ici à trois ans.
L’industrie automobile française traverse une tempête sans précédent qui menace son avenir et des dizaines de milliers d’emplois. John Elkann (Stellantis) et Luca de Meo (Renault), dans un entretien au Figaro, tirent la sonnette d’alarme : le marché européen, en chute de 18 millions de véhicules en 2019 à 15 millions en 2024, pourrait être divisé par deux d’ici à 2035 si rien ne change. En France, avril 2025 a vu les immatriculations plonger de 5,63 %, selon AAA Data, reflétant une crise structurelle aggravée par des réglementations européennes inadaptées et une demande en berne.
Le cœur du problème réside dans l’incapacité à produire des voitures populaires abordables. « Les règles européennes rendent nos voitures plus complexes, plus lourdes, plus chères », déplore de Luca de Meo, soulignant que 92,5 % de l’augmentation de 40 % du coût d’une Renault Clio entre 2015 et 2030 est imputable à la réglementation.
Des normes qui pèsent sur les constructeurs
Des normes comme GSR2, imposant des technologies coûteuses sur les petites voitures, ou des crash-tests inadaptés alourdissent les coûts, rendant les modèles inaccessibles aux ménages. Résultat : les particuliers, qui représentaient 62 % du marché en 2001, n’en pèsent plus que 43 % en 2025, se tournant vers l’occasion (+3,1 % en avril).
La transition électrique, censée être une solution, aggrave la situation. Les ventes de véhicules électriques chutent de 44 % chez les particuliers, freinées par la réduction des aides et des prix prohibitifs. Dans ce marasme, la R5 tient bon et demeure la voiture la plus vendue parmi les électriques.
Si les flottes soutiennent l’électrique (22 % des immatriculations professionnelles), le marché global reste atone. John Elkann critique l’obsession européenne pour le « zéro émission » d’ici 2035, qui ignore les réalités du parc automobile vieillissant (12 ans d’âge moyen). Une neutralité technologique, valorisant hybrides et thermiques modernes, serait plus efficace pour réduire les émissions.
Face à la concurrence chinoise et américaine, qui protègent leurs marchés, l’Europe apparaît désarmée. « Tous les pays défendent leur industrie, sauf l’Europe », fustige Luca de Meo. Les deux patrons réclament une simplification radicale : des règles différenciées pour les petites voitures, des normes appliquées uniquement aux nouveaux modèles, et un guichet unique à Bruxelles pour coordonner des politiques souvent contradictoires. Sans ces réformes, John Elkann prévient : « Dans trois ans, nous devrons prendre des décisions douloureuses pour nos usines ».
La France, avec l’Italie et l’Espagne, doit mener ce combat, insiste John Elkann, ces pays étant les principaux producteurs et acheteurs de voitures populaires.
Carlos Ghosn, ex-patron de Renault, ajoute une note pessimiste, estimant que Renault, redevenu un « petit constructeur européen », doit nouer des alliances pour survivre, notamment avec la Chine. En 2025, le sort de l’industrie automobile française se joue. Sans sursaut politique et industriel, elle risque de devenir un simple marché d’importation, au détriment de son économie et de son identité.
PT


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