Le PENTAGONE suspend ses livraisons d'armes à l'Ukraine
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Le Pentagone arrête la livraison d'armes à l'Ukraine par crainte de pénurie
Les États-Unis suspendent la livraison d’armes à l’Ukraine, invoquant la nécessité de réévaluer leurs stocks, fragilisés par des années de soutien militaire à Kiev. Certaines munitions, bien que déjà expédiées, n'ont pas encore été livrées à l'Ukraine. La Maison-Blanche invoque la priorité de l’intérêt national.
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a ordonné la suspension d’un envoi de missiles et de munitions à destination de l’Ukraine, a rapporté NBC News, qui cite deux responsables du Pentagone, deux élus du Congrès et deux sources informées de la décision.
Cette mesure a été prise quelques semaines après un mémo signé par Hegseth ordonnant une révision des stocks de munitions américains, affaiblis par des années de livraisons vers l’Ukraine. L’expédition des armes pourrait rester bloquée jusqu’à la fin de cette évaluation. D'après le média américain, si les stocks sont jugés insuffisants ou nécessaires dans d’autres régions du monde, les livraisons pourraient être retardées plus longtemps.
Les armes concernées comprennent des dizaines d’intercepteurs Patriot, des milliers d’obus de 155 mm, plus de 100 missiles Hellfire, plus de 250 systèmes de missiles guidés GMLRS, ainsi que des missiles sol-air Stinger, des missiles air-air AIM et des lance-grenades.
Les responsables précisent que la livraison de ces munitions avait été approuvée dans le cadre du Presidential Drawdown Authority et de l’Ukraine Security Assistance Initiative, deux programmes mis en place sous l’administration Biden. Il est souligné qu'une partie des cargaisons se trouve déjà dans la région, mais n’a pas encore été remise à l’Ukraine.
La Maison-Blanche a défendu cette décision. « Cette décision a été prise en vue de placer en premier les intérêts des États-Unis, à la suite de la révision par le Département de la Défense du soutien et de l’assistance militaires américains à d’autres pays à travers le monde », a indiqué sa porte-parole, Anna Kelly.
En juin, l’amiral James Kilby, chef des opérations navales, a affirmé devant le Congrès que, même si, pour le moment, la marine disposait de missiles SM-3s, les États-Unis utilisaient certains types de munitions « à un rythme alarmant ».
SOURCE : Presse internationale
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ALERTE STRATÉGIQUE
Sans préavis, les États-Unis suspendent la livraison de missiles antiaériens et de munitions de haute précision à l’Ukraine
Décision brutale, à effet immédiat, y compris sur les cargaisons déjà en transit, qui sont rapatriées (sources : Politico, New York Times).
Que révèle cette décision ?
Les stocks américains de missiles et d’intercepteurs sont à un niveau bas critique.
L'industrie de défense américaine ne parvient pas à compenser l’épuisement des réserves.
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L’armée ukrainienne, déjà en difficulté face à l'offensive estivale russe, encaisse un coup stratégique sévère.
Cette décision confirme un fait désormais difficile à ignorer : en matière de production d’armements et de munitions, les États-Unis et l’OTAN sont dépassés — non seulement par la Russie et la Chine, mais aussi par l’Iran. Le rattrapage, s’il est possible, sera long et incertain dans un contexte de crise économique persistante en Occident.
Compte tenu des déficits publics graves dans la plupart des pays occidentaux, réarmer devra se faire au détriment du social et de l'Etat providence comme le montre d'ailleurs clairement le budget que vient de passer Donald Trump... et toujours à l'immense bénéfice de l'oligarchie financière et du complexe militaro-industriel.
C'est un exemple idéal-typique de là où nous ont menées 40 années de doxa néolibérale : affaiblissement de l'État qui est mis au service de l'accroissement de la puissance de l'oligarchie, transfert de richesse du public vers le privé.
Le projet néoconservateur, après 30 années d'expérience est un désastre dont la conséquence paradoxale aura été d'avoir durablement affaibli l'Occident alors que l'objectif initial était d'en assurer l'hégémonie sous la direction des États-Unis.
Zelensky peut méditer (encore une fois) la célèbre citation de Kissinger « Être un ennemi des États-Unis est risqué. Être leur allié est souvent fatal ».
Sic transit gloria mundi.
Georges Kuzmanovic
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