BUDGET : L’IMAGINATION AU POUVOIR
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“Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu’on appelle Assemblée nationale, pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l’état d’un pays sont presque toujours ceux qui le représentent.” (Pierre-Joseph Proudhon)
Triste spectacle que celui du débat parlementaire sur la loi de finances. Avec un gouvernement faible, hésitant à utiliser les instruments constitutionnels permettant de conserver à la loi de finances un minimum de cohérence, nos élus ont le champ libre. Le problème, c’est qu’ils ne savent pas très bien quoi faire de cette liberté. Les partis politiques, devenus des associations dont le but est de préserver la carrière de leurs dirigeants, ne travaillent plus les sujets au fond. Alors, leurs représentants à l’Assemblée ne disposent pas, à l’heure de formuler des propositions, de véritable colonne vertébrale théorique leur permettant de présenter une vision construite donnant une cohérence à ces propositions. Que ce soit les amendements ou les votes, on prend position en fonction des réflexes ataviques de chacun – “a bas l’impôt” pour les uns, “il faut taxer les riches” pour les autres – ou en fonction de ce que seront les réflexes de sa base électorale. Cela donne un cocktail d’amendements dont la plupart sont proposés sans véritable étude d’impact, et qui s’empilent en fonction des majorités mouvantes dans une assemblée divisée.
Dernier exemple signalé d’improvisation créatrice, la proposition socialiste d’une taxe Zucman « aménagée » dans laquelle, tout en incluant les biens professionnels, on exclurait « l’entreprise familiale ». Cette proposition non seulement n’a plus rien à voir avec la réflexion de Zucman – sa proposition, rappelons-le, consiste à évaluer par un calcul sur le patrimoine le revenu des personnes physiques et non pas à taxer le patrimoine des entreprises – mais elle a de quoi plonger l’analyste dans des abîmes de perplexité. Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer quelle est la rationalité derrière cette exclusion ? En quoi le fait que la majorité des parts d’une entreprise soit détenue par les membres de la même famille serait une raison suffisante pour la dispenser de contribuer au redressement des comptes publics (1) ? Au nom de quoi les actionnaires d’Hermès – dont les parts sont détenues en majorité par la famille du même nom – devraient être dispensés alors que ceux de Vuitton – dont B. Arnault ne détient qu’une minorité des parts – seraient taxés ? En quoi l’exploitation « familiale » serait-elle plus douce que celle du capitaliste anonyme ?
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