MACRON A PERDU SON DERNIER FUSIBLE : LE VIEUX MONDE SE MEURT
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Par François Boulo
Avant même leur entrée en fonctions, les “nouveaux” membres du gouvernement nommés hier sont déjà démissionnaires.
Il faut dire que ce gouvernement ressemblait fort à un chant du cygne pour le règne macroniste :
- 12 ministres du gouvernement Bayrou reconduits,
- 4 anciens ministres…
On a vu mieux comme « rupture ».
Pour expliquer cette bouffonnade, les médias traditionnels mettront en avant les « appétits partisans » opposant certains membres de l’ex-futur gouvernement dans la perspective de la prochaine élection présidentielle.
Dit plus simplement : l’opportunisme débridée, les égos surdimensionnés, la lutte pour conquérir le pouvoir… Soit, mais il n’y a là rien qui ne soit nouveau en politique. Les vraies causes sont ailleurs.
Si la fin du macronisme tourne à la farce, c’est parce que les élites françaises refusent de regarder la réalité en face.
L’instabilité institutionnelle et la crise de régime que nous vivons sont le fruit d’une dynamique de long terme.
Depuis 40 ans, la politique menée a consisté a accompagné la mondialisation, la construction européenne, un libre-échange dogmatique et une politique de l’offre inepte.
Résultat : la France décline sur les plans géopolitique, économique et culturel.
Pendant ce temps, le niveau de vie baisse, la colère monte, et la volonté de rupture avec le système s’installe durablement.
Cette volonté de changement s’observe depuis plus de 20 ans :
- 2002 : Jean-Marie Le Pen au second tour.
- 2005 : “Non” au référendum européen.
- Depuis 2007 : progression continue du vote pour des partis de rupture.
C’est dans le contexte de la fausse alternance droite/gauche – UMP/LR et PS – que le macronisme a émergé.
Pour conserver leur pouvoir de plus en plus contesté, les dominants devaient fusionner la gauche et la droite de gouvernement dans un grand bloc central.
Quand certains voulaient y voir le début d’une « révolution » en 2017, il était évident qu’il s’agissait plutôt du dernier acte d’un vieux monde à bout de souffle.
Il aura suffi d’un mandat présidentiel pour que l’illusion d’un renouveau « disruptif » – la France « start-up nation » – se dissipe.
Réélu dans le contexte particulier de la guerre en Ukraine, Macron a arraché une victoire sans convaincre et, déjà, n’a pas obtenu de majorité absolue à l’Assemblée nationale en 2022. Premier signe de l’effondrement du bloc central.
Puis, vint en 2024 la dissolution de l’Assemblée nationale, et avec elle la perte de la majorité.
Plutôt que d’accepter sa défaite, Macron a continué à nommer des gouvernements à sa main. Le premier a été censuré, le deuxième a chuté sur un vote de confiance, le troisième n’a même pas pu se former !
En refusant de reconnaître le résultat des élections législatives, le Président a gagné du temps, mais il nous a fait perdre le nôtre.
Et maintenant ?
Plutôt qu’une démission – il faudrait pour cela que Macron ait un minimum d’honneur –, on peut envisager qu’il prononce une nouvelle dissolution. Mais elle risque fort de produire peu ou prou le même résultat…
La société française est divisée en trois grands blocs politiques irréconciliables. Même un nouveau président élu demain n’aurait sans doute aucune majorité à l’Assemblée. D’où l’impasse politique...
En l’état, il faut accepter une double réalité :
-Le retour aux urnes est un impératif démocratique car Macron n’a plus aucune légitimité pour gouverner.
-Aucune élection ne suffira à résoudre la crise de régime actuelle car nous sommes profondément divisés.
On a déjà beaucoup attendu et dans ce contexte, la solution ne pourra pas venir des partis politiques, car ils sont de toute façon eux aussi prisonniers du système. Avec des médias qui focalisent toute l’attention sur les personnalités et les étiquettes au détriment des idées, la division ne peut s’aggraver.
Alors quoi faire ?
Pour ce qui me concerne, je n’ai jamais voulu me cantonner au rôle d’observateur. Et c’est pour ça que je vous ai présenté il y a quelques jours le projet Praxis qui porte un objectif clair : créer un outil citoyen pour dépasser les clivages et nous rassembler, enfin, sur les solutions à mettre en œuvre pour le pays.
Pour nous aider à le lancer, c’est ici :
https://fr.ulule.com/praxis-reprendre-le-pouvoir
Soyons lucides : on ne s’en sortira pas si on ne parvient pas à dépasser nos désaccords. Et pour ceux qui disent que c’est impossible, les Gilets jaunes ont réussi à le faire. C’est une question de volonté et d’ouverture d’esprit.
Le vieux monde se meurt.
À nous de construire le nouveau.
François Boulo
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