Prise du pouvoir par l'armée, gouvernement de transition : que se passe-t-il à MADAGASCAR ?
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Le 15 octobre 2025
Madagascar : qui sont les figures majeures du nouveau pouvoir ?
Après plusieurs semaines de manifestations exigeant la démission du président Andry Rajoelina, le colonel Michael Randrianirina a annoncé la prise du pouvoir par l’armée et la mise en place d’un gouvernement de transition. En attendant, il dirige le pays aux côtés de Démosthène Pikulas et Mbina Mamelison.
À un moment où le président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina, se trouve hors du pays, les militaires malgaches ont annoncé la prise du pouvoir à la suite du vote de destitution du président, effectué par l'Assemblée nationale. C’est désormais le Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques (CAPSAT) qui gère les affaires de l’île, jusqu’à la mise en place d’un gouvernement civil, prévu dans les jours à venir.
Les autorités militaires ont annoncé la dissolution du Sénat et de la Haute Cour constitutionnelle, tout en conservant l'Assemblée nationale. La Constitution sera abolie et un référendum sera organisé pour en rédiger une nouvelle. Un nouveau Premier ministre sera nommé avant la création d’un nouveau gouvernement. Les militaires ont également annoncé une période de transition de deux ans au maximum et la création d’un comité des forces de l'ordre et de l'armée chargé de mener le travail de la présidence malgache.
Michael Randrianirina, nouveau dirigeant de Madagascar
Michael Randrianirina, 51 ans, est colonel formé à l’Académie militaire d’Antsirabe (ACMIL). Il a commandé l’unité d’élite de l’armée qu’est le Corps d’appui à la protection des institutions (CAPSAT). Il a dirigé le bataillon d’infanterie de Tuléar, avant de devenir gouverneur de la région de l’Androy, d’où il est originaire, dans l’extrême sud de Madagascar, entre 2016 et 2018.
Connu pour ses positions critiques envers le pouvoir, qui lui ont valu une incarcération à la maison de force de Tsiafahy, au sud d’Antananarivo, entre novembre 2023 et février 2024, pour « incitation à la mutinerie militaire en vue d’un coup d’État », il a ensuite été condamné à un an de prison avec sursis pour « atteinte à la sûreté de l’État », mais a repris ses fonctions à sa sortie.
Démosthène Pikulas, nouveau chef d’état-major, et Nonos Mbina Mamelison à la tête de la gendarmerie
D’origine mixte (père grec et mère malgache), Démosthène Pikulas commandait jusqu'en 2021 un bataillon multimissions (BMM3) à Amboasary Atsimo, dans le sud de Madagascar. À ce poste, il dirigeait le Centre de coordination opérationnelle de lutte contre la sécheresse et la famine (Kere). À la tête de l'Académie militaire d'Antsirabe de 2019 à 2023, il a participé à des programmes de coopération militaire, notamment avec la Chine et la France.
Pour sa part, le général Nonos Mbina Mamelison est devenu le nouveau patron de la gendarmerie malgache depuis le 12 octobre dernier. Il a pour objectif de rétablir l’ordre dans les relations entre les différentes unités.
Pour rappel, les protestations ont commencé le 25 septembre à Madagascar sur fond de pénuries d'eau et d'électricité, avant d’évoluer plus tard en un mouvement contre la pauvreté et la corruption, exigeant la démission du président. Les heurts avec les forces de l’ordre ont fait au moins 22 morts et plus de 100 blessés, selon les chiffres de l'ONU, alors que le gouvernement malgache ne reconnaît qu’un bilan de 12 tués.
SOURCE : Presse internationale
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Le 14 octobre 2025
Madagascar : depuis l’étranger, Rajoelina rejette sa destitution et dissout l’Assemblée nationale
Après plusieurs jours de silence, le président Andry Rajoelina est réapparu depuis un lieu inconnu. Contesté par la rue et lâché par une partie de l’armée, il affirme avoir quitté Madagascar pour échapper à une tentative d’assassinat. Il refuse de démissionner et annonce la dissolution de l’Assemblée nationale, qui s’apprêtait à le destituer.
Dans une vidéo diffusée le 13 octobre au soir sur les réseaux sociaux, le président malgache Andry Rajoelina a confirmé son départ du palais présidentiel d’Iavoloha, affirmant avoir été l’objet d’une « tentative de meurtre ». « Mon intégrité physique était menacée, un coup d’État se préparait », a-t-il déclaré dans une allocution de 26 minutes. Il a précisé avoir quitté Madagascar pour sa sécurité, tout en réaffirmant qu’il reste président et qu’il « n’y aura pas de démission ». C’est la première fois qu’il s’exprime depuis le basculement d’une partie de l’armée du côté des manifestants.
Rajoelina affirme également avoir refusé l’aide militaire proposée par plusieurs pays tiers, dont des États membres de la SADC, qui proposaient d’envoyer des troupes « comme en Éthiopie ». Il appelle à « respecter la Constitution ». L’allocution, initialement prévue sur la chaîne publique TVM, a été repoussée à deux reprises après l’arrivée de soldats armés sur le site de la télévision. Elle a finalement été diffusée uniquement sur les réseaux sociaux.
Une fuite orchestrée par la France ?
Le président a d’abord quitté la capitale en hélicoptère pour l’île de Sainte-Marie, avant d’être exfiltré de Madagascar le 12 octobre par un avion militaire français. Il aurait ensuite été acheminé à La Réunion, puis à Dubaï. Emmanuel Macron a refusé de confirmer cette opération, mais a affirmé que « l’ordre constitutionnel » devait être respecté à Madagascar.
Cette exfiltration a suscité la colère d’une partie de la population malgache, qui y voit une ingérence directe de la France, ancienne puissance coloniale. Plusieurs médias ont également relancé la polémique liée à la double nationalité de Rajoelina, devenu Français en 2014. À Antananarivo, l’image d’un président soutenu par l’Élysée tout en étant rejeté par son peuple alimente la contestation.
Dans un geste présenté comme un appel à l’apaisement, huit prisonniers politiques ont été libérés. Parmi eux figurent deux Français impliqués dans l’affaire Apollo 21. Ce geste est vu par certains observateurs comme une contrepartie à l’exfiltration.
La rue malgache ne cède pas
Le 14 octobre, Andry Rajoelina a signé un décret annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale, alors que les députés s’apprêtaient à voter une procédure de destitution pour « abandon de poste ». Ce décret, publié sur la page Facebook de la présidence, n’a pas été signé de sa main. Il s’appuie sur l’article 60 de la Constitution, alors même qu’une partie de la classe politique et de la population considère désormais son pouvoir comme illégitime.
Mais dans la rue, la contestation ne faiblit pas. Depuis le 25 septembre, la mobilisation est portée par la jeunesse, la GenZ, soutenue par l’unité militaire du CAPSAT, qui refuse désormais de réprimer le peuple. À Antananarivo, les manifestations quotidiennes rassemblent plusieurs milliers de personnes. Les revendications ont évolué : d’abord centrées sur l’électricité et l’eau, elles exigent désormais la fin du pouvoir Rajoelina et du système en place. Le 13 octobre, des milliers de manifestants occupaient encore la place du 13-Mai pour réclamer son départ.
SOURCE : Presse internationale
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