Pour une utilisation insurrectionelle du bulletin de vote
Pour une utilisation insurrectionnelle
du bulletin de vote
Insurrection : Action de s'insurger; soulèvement qui vise à renverser (le pouvoir établi). (...)
“Sarkozy le plus dangereux” n’a qu’un objectif : pousser les exploités à choisir entre les deux autres candidats serviteurs des exploiteurs. C’est de la même veine que “Au secours la droite revient”, pour obtenir le même résultat : pérenniser la soumission au capital. Quelles que soient ses intentions, “Le sursaut à gauche” s’inscrit dans la même démarche : en agitant le danger de droite, il pousse au prétendu “vote utile” dès le premier tour ; il poursuit la dispersion des exploités sur un des cinq candidats des différents groupuscules antilibéraux ou/et anticapitalistes ; en invitant à augmenter le nombre de suffrages exprimés, il concourt à légitimer le (ou la) futur élu. Ainsi, pour les exploiteurs, il sera plus facile d’obtenir la “paix sociale” demandée aux exploités au lendemain de chaque présidentielle.
Et cela, alors qu’il faudrait créer les conditions du rassemblement des exploités, pour leur permettre d’affronter les exploiteurs, et les battre ! Car si 61 % des Français jugent le capitalisme (sic) négatif (sondage Louis Harris, Libération 4-11-05), c’est aussi le jugement de 38 % des électeurs UDF-UMP. Ce n’est pas par adhésion au capitalisme que les exploiteurs continuent d’imposer leur loi aux exploités, c’est grâce à l’absence d’une perspective anticapitaliste crédible.
S’insurger, refuser le jeu de dupe qu’est cette élection, pour les exploités, c’est le seul moyen de reprendre la main. Ils ont au moins trois possibilités de se rassembler de manière visible : le vote nul, le vote blanc, l’abstention. “Ce sont les masses qui font l’histoire”... “Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel”... Qui abolit, pas qui perpétue.
Pour accomplir son rôle historique de libération de la société toute entière, la classe des exploités n’a pas besoin de dirigeants, mais de représentants. Elle n'a pas besoin d'organisations groupusculaires qui, incapables de sortir de leurs logiques d'appareils, entretiennent les divisions, et finissent par être de véritables soutiens du capital.
Jean-François A.
ajusteur mécanicien retraité, ancien combattant (Algérie),