Une lettre de Maxime Gremetz à un journaliste de "l'Humanité"
Tu as absolument voulu me joindre pour la 1ère circonscription d’Amiens dont je suis le député sortant.
Nous avons longuement parlé et je t’ai donné la situation politique, économique et sociale de cette circonscription.
Les enjeux de cette élection, comme l’a dit Marie George BUFFET, sont de conjuguer les forces pour faire réélire les députés de gauche sortants, faire face à l’offensive de Sarkozy et d’essayer d’en gagner d’autres sur la droite.
Je constate que tout ton article essaye de justifier la décision de la direction nationale et des permanents locaux, de tout faire pour utiliser la division pour tenter de faire battre le seul député sortant de la Somme, que je suis, au profit de la droite.
Et tout cela, si je lis l’Humanité au nom de la dissidence, au nom du fait que je « serai » dissident du Parti Communiste Français.
J’ai ressorti tous les documents et dictionnaires pour savoir ce que voulait dire ce mot « dissidence », c’est-à-dire en particulier,
1- renier le Parti auquel il est adhérent depuis 51 ans, avec toutes les responsabilités qu’il a eu.
2– renier toutes les valeurs d’humanisme et les transformations sociales pour lesquelles il lutte.
3– renier son idéal de justice, de progrès social, d’intégrité et d’amitié de solidarité.
Comment se fait-il que je sois membre du groupe communiste et républicain à l’Assemblée Nationale, que j’ai le soutien du Président du groupe, Mr Alain BOCQUET et de la majorité du groupe, qui sait comment je travaille, comment je suis les dossiers, j’interviens et ce qui m’amène à être le 2ème meilleur député de France ?
C’est au nom de la dissidence que l’on a exclu tant de communistes en France tout au long de l’histoire, pour des raisons en vérité de désaccords politiques.
C’est au nom de la dissidence qu’à l’étranger on a fait des faux procès, que l’on a condamné au goulag, que l’on a torturé, que l’on a fusillé des communistes.
Au nom de la dissidence, à l’idéal communiste, ceci fût dénoncé au 20ème congrès du Parti Communiste Français, où Nikita KHROUCHTCHEV et les dirigeants soviétiques, ont révélé cette tragique réalité.
Je constate avec une tristesse infinie que faute d’arguments sérieux, on justifie tout et l’injustifiable par la dissidence du camarade GREMETZ.
Evidemment, je pourrais demander un droit de réponse mais je ne le ferais pas.
Nous aurons tout le temps après les législatives, de débattre sérieusement de l’engagement communiste, de l’attachement au communisme de chacune et de chacun.
Tu as la liberté de faire ce que tu veux de ces quelques réflexions.