TRIBUNE LIBRE : à propos des 1500 euros et autres
Déjà, lors des élections présidentielles, la candidate de la "gauche populaire antilibérale" (MG Buffet) s'était distinguée des autres candidats de "gauche" hors PS : c'était la seule qui ne proposait pas de porter le SMIC à 1500 euros net. Sa profession de foi indiquait 1500 euros sans aucune autre indication (s'agissait-il de brut ou de net ?). Pour tout communiste digne de ce nom, je comprend tout-à-fait qu'il était évidemment difficile de voter pour une telle candidate (qui en plus avait honte de dire qu'elle était communiste...) : ses résultats en sont la preuve.
Evidemment, j'ai vite regardé les professions de foi des candidats de ma circonscription. Il s'avère qu'il y a une candidate et son suppléant (qui je le sais sont membres tous deux du PCF) qui sont des candidats de la "gauche populaire et antilibérale", c'est-à-dire des candidats qui ne veulent pas dire qu'ils sont communistes (le sont-ils encore ?) : on ne change pas une formule qui perd... Leur programme, qui est le même à la virgule près que l'ensemble de ce type de candidats, semble avoir été pré-rédigé par une main nationale : et vive le centralisme bureaucratique ! Et notamment, en ce qui concerne le SMIC, leur proposition est de "porter dès l'été 2007 le SMIC à 1500 euros brut et aller rapidement à 1500euros net". Que signifie rapidement ? Personne ne le saura jamais. Mais de toute façon, cette attitude se comprend aisément, car il n'y a aucun(e) candidat(e) de la "gauche populaire antilibérale" (en tous cas, je n'en connais pas), qui gagne le SMIC ; d'ailleurs, de tous ces tartuffes (beaucoup sont des élus ou collaborateurs dans des collectivités locales), combien pourraient vivre avec 1500 euros brut par mois ? Il est donc évident que ce type de proposition ne peut pas les intéresser.
Autre hic : sur une autre circonscription, le candidat de la "gauche populaire antilibérale" est adjoint au logement au maire de Lyon qui est bien connu pour être une tête de pont entre le PS et l'ex-UDF (celui-ci ne s'est-il pas fait adoubé par le très réactionnaire Raymond Barre ? ne s'était-il pas déjà fait ratatiner aux législatives de 1988 pour s'être présenté avec un adjoint UDF lors de l'ouverture à droite de Mitterrand ?). Or dans le programme des candidats de la "gauche populaire antilibérale", on peut lire "construction de 120.000 logements sociaux par an". Encore une occasion de se taire... Car cet adjoint au logement a à son passif, la démolition de tout un quartier de logements sociaux (La Duchère) au nom de la fameuse "mixité sociale" et la livraison de ce site (très bien placé en hauteur avec une magnifique vue sur le lyonnais) aux promoteurs immobiliers. Quant à son actif, on attend encore la construction de logement sociaux qui ne soient pas que symboliques, sur la ville de Lyon.
Ainsi, quelque soit l'angle sous lequel on regarde ces élections, il ne faut pas s'attendre à de grands miracles pour le PCF dont les électeurs risquent encore une fois d'être obligés d'aller regarder ailleurs. En tous cas, le regard des communistes sera certainement encore tourné vers la 14ème circonscription. Car, que Gérin soit réélu ou non, le seul espoir dans le département pour que, demain, existe toujours un parti communiste, vient de ce secteur où les militants sont obligés de coller la faucille et le marteau sur les affiches et les tracts nationaux pour affirmer leur identité... Et jusqu'à présent, cela ne leur réussit pas trop mal.