Corse : la lutte paie !
Durant 38 jours la lutte des personnels de France Télécom Corse a été passé sous silence par les médias. Nous publions le tract édité par SUD rendant compte des acquis importants obtenus par les salariés
Les salariés de Corse, mobilisés pendant 38 jours dans un conflit les opposant à la direction pour réclamer le maintien de l'activité et des emplois pour l'île ont obtenu satisfaction. Le conflit très dur a mobilisé en moyenne 40% des salariés. Tous les jours les syndicats STC, CGT, CGC, FO et SUD, en unité syndicale permanente depuis le début, ont organisé des actions quotidiennes afin de porter leurs revendications. Ces derniers jours ils étaient rejoints et soutenus par d'autres professions, notamment les marins, les pêcheurs, les dockers.
Plusieurs sites étaient occupés, jour et nuit, depuis le premier jour de la grève ainsi que, depuis trois semaines, l'immeuble de la DR. Les grévistes, malgré 17 jours de silence absolu de la direction, n'avaient de cesse de demander l'ouverture de négociations. Ce dimanche 15 juillet, celle-ci, grâce à la médiation du préfet de Corse, demandée par les organisations syndicales, a commencé les négociations en abandonnant toutes ses demandes préalables. Après 26 heures de négociations, en présence du préfet, d'un représentant du président de la Collectivité Territoriale de Corse, du directeur régional du travail et de trois émissaires nationaux de France Télécom, un accord a été trouvé. Les salariés, consultés en assemblées générales sur tous les sites, ont validé l'accord.
- La direction accepte de créer 8 emplois : 4 transformations de CCD en CDI pour 2007 et 4 pour le premier trimestre 2008.
- Le maintien des emplois sur l'île : alors que partout la direction de l'entreprise ne remplace pas les départs, et supprime des emplois massivement, la lutte des salariés de Corse a permis de conserver des emplois. Il y a aujourd'hui 439 collègues (hors CDD) sur l'île. Selon le plan ACT, ils devaient être 385 fin 2008. La direction s'engage à maintenir un seuil incompressible de 420 collègues, donc le maintien de 35 emplois et le remplacement de 20 départs naturels. - Le remplacement de ces emplois se fera par des emplois à régimes de travail équivalents.
- Dès septembre, il y aura l'ouverture d'une concertation avec les salariés sur l'adaptabilité de la Direction Régionale Corse, sur les compétences et sur l'emploi. Une commission sera constituée au sein du CE
- De plus elle annonce la création de 5 CDD de 18 mois avec proposition de pérennisation de ces emplois.
La direction reconnaît le particularisme de l'île, et mets en oeuvre une politique sur la qualité de service qui passe par
- Un plan investissement exceptionnel sur 2 ans pour garantir un délai de raccordement inférieur à 15 jours pour tout habitant de l'île.
- Un meilleur contrôle des entreprises sous traitantes, en respectant notamment les délais de réalisation et en appliquant toutes les clauses des contrats, en particulier les pénalités de retard.
Cette lutte unitaire exemplaire, forte et sans concession, de salariés fermement décidés, ne revendiquant que des emplois et rien pour eux mêmes, afin de pouvoir donner la qualité de service que les usagers sont en droit d'attendre d'une entreprise telle que France Télécom, doit nous donner espoir.
Aujourd'hui dans l'entreprise il est possible d'allier compétences, emplois, avec qualité de service et professionnalisme.
Cette victoire du personnel de Corse montre, par l'exemple, qu'ailleurs, où la politique antisociale de suppression de sites est mise en oeuvre, le personnel doit avoir conscience que par une lutte volontaire et décidée, non seulement la résistance, mais plus encore, la victoire, est possible. Le personnel doit avoir confiance en sa capacité à agir et à gagner. Il n'y a pas de fatalité. Les Corses l'ont fait, d'autres peuvent le faire. Vincerèmu !
Fédération syndicale des activités postales et télécommunications