AGRICULTURE: François Hollande au secours des gros céréaliers
Le 2 Octobre 2013, Hollande s'est rendu au sommet de l'élevage à Cournon-d'Auvergne, dans le Puy- de-Dôme. Il y a annoncé quelle serait la répartition des 64 milliards d’aides européennes, au titre de la nouvelle PAC (politique agricole commune) à l'agriculture française, pour la période 2014 – 2020.
L'élevage, c'est presque 800 000 emplois directs et indirects, C'est un secteur fragilisé par la politique de ces dernières années et par la hausse des prix des aliments importés, en particulier pour les éleveurs qui ont de petites structures.
A six mois des élections municipales, il fallait faire un geste envers les petits éleveurs qui espèrent un rééquilibrage des aides mais surtout sans mécontenter les céréaliers, grands bénéficiaires depuis toujours de ces aides. Ce sont, sans surprise, ces derniers qui ont été le mieux entendus. Normal, puisque leur syndicat qui est aussi celui des agriculteurs industriels, la FNSEA*, est le partenaire fidèle de tous les gouvernements successifs et de l'Union européenne.
Rien ou presque à ces éleveurs avec la réorientation de 30 % des aides dans leur direction. Quand on sait que jusqu'à maintenant c'est 20 % des exploitations qui percevaient 80 % des subventions, le compte n'y est pas, il en est loin ! De plus, cette réorientation ne prendra effet que progressivement et sur 6 ans ! A ce terme, chaque exploitation devra toucher au moins 70 % de la moyenne nationale par hectare. La convergence réclamée par la Confédération paysanne et le MODEF*, ce serait évidemment 100 %, ! Ce serait aussi la justice.
Hollande et Le Foll veulent faire croire qu'ils ont fait preuve d'une incroyable audace en obtenant de Bruxelles une majoration pour les 52 premiers hectares mais... seulement dans le cadre de 30 % du budget.
Tant que l'on reste dans le cadre de la sacro-sainte grosse propriété privée, il ne peut y avoir de solution satisfaisante ni durable. Le fait de dépendre des aides octroyées ou non, est insupportable. Il faut y mettre un terme.
Ce n’est ni du côté des socialistes, de la droite ou du Front National que viendra la solution.
Pour mettre fin à cette politique qui défend uniquement les intérêts des capitalistes dans l’agriculture, il faut leur arracher la domination dans ces secteurs vitaux. Il faut tous ensemble lutter contre le capitalisme et le gouvernement à sa solde.
C'est le sens de notre combat.
* FNSEA : Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles
* MODEF : Mouvement de défense des exploitants familiaux