BANGLADESH: des ouvriers incendient une fabrique de textile qui exporte des marques occidentales
Un énorme incendie a détruit vendredi 29 novembre 2013 une fabrique de vêtements au Bangladesh qui approvisionne les principales marques occidentales selon l’information des autorités.
Le feu a été provoqué par les travailleurs furieux devant les rumeurs de la mort d’un employé mort sous un tir policier.
Le textile, le secteur le plus important dans ce pays asiatique, se trouve en pleine révolution après les révoltes récentes ouvrières qui exigent des salaires dignes et des améliorations de leurs conditions de travail aux fabricants qui exportent en majorité des vêtements pour de grandes marques occidentales.
Une série d’accidents mortels, comme l’écroulement survenu en avril d’un édifice qui a tué plus de 1.100 personnes, ont été le détonateur des mobilisations de travailleurs et des travailleuses du secteur, qui brasse des milliers de millions de dollars par an mais dont la richesse reste concentrée dans très peu de poches.
Dans l’incendie de ce vendredi, qui a détruit un édifice de 10 étages dans Gazipur, à 40 kilomètres de la capitale, Dacca, il n’y a pas eu morts.
Un photographe de Reuters sur les lieux a raconté que les vêtements brûlés étaient répandus sur le sol avec noms des marques comme celles des chaînes étatsuniennes American Eagle Outfitters, Gap o Wal-Mart Stores et Zara. Il y avait également d’autres vêtements portant des marques comme Marks and Spencer, Sears Canada o Fast Retailing Uniqlo.
La fabrique était l’une des dix plus grandes du pays, selon Mohamad Atiqul Islam, président de l’association textile du Bangladesh.
Environ 18.000 employés travaillaient dans la fabrique, a indiqué Reuters son propriétaire, Mosharraf Hossain. Cependant, la majorité avait abandonné le complexe peu de temps avant qu’ait commençé le feu.
La dernière série d’incidents au Bangladesh a révélé l’exploitation au travail à laquelle les ouvriers sont soumis tant par des entreprises locales comme occidentales, ainsi que la complicité du Gouvernement du pays qui durant des décennies a permis la violation réitérée de droits.
LibreRed (traduit par Danielle Bleitrach pour histoire et société)