BRETAGNE: sous les « gros bonnets » de Quimper...
Ces gros bonnets ils étaient ensemble côte à côte, en tête de la manifestation de samedi qu’ils avaient organisée. Les leaders régionaux du MEDEF, cette organisation patronale réactionnaire, étaient là. Les dirigeants bretons de la FNSEA, cette Fédération des Syndicats agricoles, étroitement contrôlée par les gros propriétaires, marchaient à leurs côtés. On y trouvait aussi, main dans la main, des patrons licencieurs, des politiciens de l’UMP, d’autres du Front National etc… On y trouvait même FO et Philippe Poutou du NPA.
Tout ce beau monde donnait le ton, lançait des mots – d’ordre servant les intérêts du patronat et des gros agriculteurs locaux. Tout ça pour défendre le peuple !
Thierry MERMET est le Président de la FNSEA Finistère. Il a osé dire aux manifestants : « Une union sacrée est en train de se mettre en place en Bretagne ». Lui et les siens devant et le peuple derrière, leur « union sacrée » c’est ça. On connait. « C’est le mariage de la carpe et du lapin » s’est réjouit le journal réactionnaire « Le Figaro ».
Toutes ces organisations prennent en otage et détournent le mécontentement réel d’une grande partie de la population à des fins politiciennes. Ce combat patronal n’est pas celui des salariés.
Les patrons et les gros propriétaires agricoles unis avec les ouvriers et les paysans ? Quelle imposture ! Ce sont eux qui ferment les usines. Des exemples ? En quelques mois 8.000 licenciements : Doux, Gad, Tilly, Boutet, Nicolas…
La société Doux fustige la production volaillère brésilienne. N’oublions pas que ces capitalistes ont négocié avec l’Union Européenne et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) la libéralisation totale de ce secteur. Elle a su tirer profit des subventions européenne jusqu’au bout, elle a bien joué le jeu du dumping social et de la mondialisation capitaliste en rachetant Fragosul, entreprise…brésilienne. Doux a déjà supprimé 1 millier d’emplois.
Gad est un abattoir porcin. Son propriétaire, la CECAB, s’est octroyé 10 millions de dividendes en 2008. Importante coopérative légumière, elle a élargi ses activités jusqu’en Russie ou au Brésil. Là encore, les règles capitalistes du marché mondial et le dumping social ne lui font pas peur. GAD licencie mais emploie des intérimaires roumains fournis par une agence d’intérim... roumaine.
L’usine finistérienne Marine Harvest à Poullaouen, transformait le saumon d’élevage norvégien en saumon fumé, désormais délocalisée en… Pologne. Numéro un mondial du saumon fumé, elle annonce la fermeture de deux de ses sites bretons, 400 emplois de moins. Un plan qui intervient alors que la société vient de déclarer, un bénéfice opérationnel de 111 millions d'euros.
Licenciements dans l’automobile, la construction navale, chez Alcatel…
Cette casse organisée est un gâchis pour l’économie, pour les femmes et les hommes qui sont les victimes de la frénésie capitaliste a la course au profit. Ce gâchis engendre colère, désespoir et mécontentement. Europe, mondialisation, dumping social, il n’y a rien de spécifique à la Bretagne Les socialistes, l’UMP ont voté la totalité des traités européens, les accords de l’OMC… Le FN qui est pour le capitalisme, sont tous responsables de la situation.
Non, les initiateurs de la manifestation du 2 novembre 2013 à Quimper ne portent pas les revendications des salariés. Les casseurs bénéficient d’une quasi-impunité. Les meneurs de Pont de Buis paradent devant les télés, ne sont même pas inquiétés. Alors que les syndicalistes comme les 5 de Roanne sont envoyés devant les tribunaux pour avoir défendu l’emploi.
Un détail : c’est le patron de l’entreprise Armor Lux dont la plupart de ses produits sont fabriqués à l’étranger, notamment au Maghreb, qui faisait vendre les bonnets rouges !
La colère et la détermination sont grandes aujourd’hui en Bretagne, comme dans toutes les régions.
Pour les organisations syndicales, la Bretagne est un appel urgent à l’action. Elles doivent organiser et mobiliser les salariés pour le maintien de l’emploi industriel, les salaires, permettre aux salariés de se retrouver pour lutter ensemble, pour faire aboutir leurs exigences, pour s’opposer aux fermetures des entreprises, à la casse des services publics et de la protection sociale. Les organisations syndicales doivent appeler l’ensemble des salariés au combat. Le temps presse.
De ces luttes peuvent surgir l’espoir et le changement, une remise en cause du système capitaliste.
Les salariés et les populations sont déterminés à résister, lutter et gagner. C’est donc la poursuite et le renforcement de l’action qui est nécessaire, y compris la grève et le blocage des sites.
Il faut engager dans tout le pays des actions comme celle de CARHAIX, celle des 5 de ROANNE.
Il faut reconstruire une filière agroalimentaire avec une production de qualité qui respecte l’homme et son environnement, une industrie agroalimentaire qui soit sous le contrôle de la nation, des paysans et des salariés eux même.
Le système capitaliste entraîne la pauvreté et une misère grandissante de la population.
La défense des droits sociaux les plus élémentaires, un emploi stable et bien payé, un logement, des soins de santé et une bonne retraite, requiert une lutte consciente de la classe ouvrière et de tous les salariés pour la construction d’un nouveau systéme : le socialisme.
Source:http://www.sitecommunistes.org/