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Nuées D’ORAGE sur L’ASIE [Collectif Communiste Polex]
Les événements d’Ukraine, de Syrie, liés au désir de l’impérialisme occidental d’encercler militairement son concurrent russe, ont fait l’actualité au printemps 2014.
Ils ne doivent pas nous cacher que les dirigeants des Etats-Unis s’intéressent plus encore aux pays asiatiques du Pacifique et d’Océan Indien. Ils sont vus depuis Washington, comme le centre du monde, dans l’optique d’un « containment » de son ennemi principal au 21ème siècle, la Chine.
Ces temps derniers, des évolutions inquiétantes pour la paix mondiale ont eu lieu en Asie, en liaison avec la stratégie anti-chinoise d’Obama :
1. Au Japon, qui reste une puissance industrielle capitaliste majeure (130 millions d’habitants, PNB 4000 milliards de dollars, soit plus de trois fois celui de la France), le gouvernement de droite augmente fortement l’effort militaire (près de 50 milliards de dollars en 2013), et surtout remet en cause le pacifisme inscrit dans la Constitution depuis 1945, et s’affirme ouvertement l’héritier de l’expansionnisme nippon des années 1930-40.
2. L’Inde, pays le plus peuplé du globe après la Chine (1 milliard d’habitants, 550 millions d’électeurs), vient de confier le pouvoir au nationaliste de droite Modi, du BJP, qui fut l’un des parrains des pogroms anti-musulmans de 2002. Le Parti du Congrès a payé cher sa dérive vers le libéralisme et l’accroissement des inégalités sociales. Mais il a aussi entraîné dans sa dégringolade les autres partis de la gauche réformiste, comme le Parti Communiste Marxiste, qui a perdu 80 % de ses sièges au Parlement. Washington fait déjà les yeux doux à cette droite sans complexe au pouvoir à New Delhi, parce qu’il la sait anti-chinoise, plus encore qu’anti-pakistanaise.
On peut redouter le pire dans cette montée en puissance des alliés expansionnistes du dessein washingtonien, d’autant que l’Afghanistan, le Pakistan (et ses armes nucléaires) sont des zones instables politiquement, dont les gouvernements doivent leur survie au soutien des USA. La Corée du Sud, puissance industrielle notable, est aussi dévouée à Washington. Ces dangers potentiels sont autrement plus inquiétants pour la paix du monde que les « menaces » de la petite Corée du Nord, dont nos médias nous rebattent les oreilles, en fantasmant à leur sujet.
Bien sûr, le pire n’est jamais sûr, notamment si les puissances devenues grandes grâce aux révolutions populaires d’Asie, Chine, Vietnam, savent y faire face, en évitant les provocations occidentales. Mais cette résistance pacifique nécessaire ne peut l’emporter que par l’unité des forces de paix. A ce titre, on ne peut que regretter les émeutes anti-chinoises au Vietnam en mai 2014, en réponse à une attitude envahissante d’entreprises pétrolières de Pékin. Espérons que les deux pays résolvent leurs contentieux, au profit de la paix, par l’égalité entre les peuples.
CÉLESTIN GRANDRIEU
Le 1er Juin 2014