Réforme fiscale: Attention, un train peut en cacher un autre !
Ce qui est mis sur le devant de la scène (coté miel):
-l'injustice actuelle
-la complexité
-la trop grande importance de l'imposition indirecte (TVA)
-la nécessité du prélèvement à la source
Ce qui pour l'instant n'apparaît pas (côté amer):
C'est principalement l'objectif de modifier le financement de la protection sociale au nom de la compétitivité et de l'allègement du coût du travail.
C'est ainsi que ces jours derniers dans un interview, Thomas Piketty, inspirateur du candidat Hollande pour la grande réforme fiscale dans son ouvrage «Pour une révolution fiscale» affirme : "Les cotisations patronales devraient aussi reposer sur tous les revenus et pas uniquement sur les salaires afin de ne pas pénaliser l’emploi. Le financement de la protection sociale serait alors assuré par des prélèvements sur les salaires du privé et du public, sur les retraites et bien sûr sur le patrimoine." et "La solution n’est pas d’augmenter les impôts, au contraire ! Il faut les baisser massivement sur le travail mais parallèlement il faut mettre à contribution les patrimoines à travers un impôt sur le capital."
Mais précisément, ce qui fait l'originalité et la force du modèle mis en place à la Libération par Ambroise Croizat et les forces sociales qui le soutiennent c'est que le financement de la protection sociale est de manière décisive assis sur le travail, le salaire, la cotisation sociale.
Ainsi, Bernard Friot souligne : " L’augmentation des cotisations sociales est une revendication constante de la Libération aux années 1980 : elles passent alors de 16 à 66 % du salaire brut.".
Et c'est la nature de cette construction qui en détermine le caractère progressiste et révolutionnaire, né d'une initiative propre de la classe ouvrière et de ses alliés dans une conjoncture historique favorable du point de vue du rapport des forces avec le capital et les classes dominantes fortement affaiblies par leur comportement sous l'occupation.
Evolution que ces forces n'ont jamais admis et qu'elles se sont efforcé et s'efforcent d'affaiblir, de détricoter et de détruire !
Vigilance donc !
Le débat, la confrontation des idées ne doivent pas être confinés aux seules questions délimitées par le pouvoir socialiste, ses idéologues et les grands médias : il importe que le mouvement social, les miltants, les organisations syndicales interviennent pour empêcher que continue le détricotage souhaité par les classes dominantes et l'homme des assurances et du MEDEF, Denis Kessler s’exclamant :
"A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux . La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance "